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Miséricorde et bienfaisance

Lundi 26 février 2024

Saint Alexandre

Couleur liturgique : violet

Évangile selon saint Luc 6, 36-38

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés. Donnez, et l’on vous donnera : c’est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans le pan de votre vêtement ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous. »

Prière

Seigneur, au cours de ce passage, tu es avec « une foule immense de gens » (Lc 6, 17) donc tu adresses cet enseignement non pas seulement à tes apôtres ou à tes disciples mais à tous ceux qui désirent te suivre jusqu’à ton retour : c’est donc à nous aussi que tu t’adresses. Enseignement difficile à comprendre et surtout à mettre en pratique au quotidien. Pourtant c’est la règle d’or la plus élémentaire pour vivre une véritable fraternité. Pour savoir vivre cet enseignement, accorde-moi, Seigneur, de recevoir la force de ton Esprit Saint que tu as promis de nous envoyer « pour nous enseigner la vérité tout entière » (Jn 16, 13).

Demande

Tes paroles sont pleines de sagesse : pour qu’une véritable fraternité entre les humains s’établisse, il est nécessaire de faire à son prochain ce qu’on attend d’un véritable ami. Mais cet enseignement, nécessaire dans tous les domaines de la vie et dans tous les rapports de société mondiale, est un idéal trop élevé pour la grande majorité d’entre nous. Et pourtant, tu insistes ! Seigneur, j’ai besoin de la lumière de l’Esprit Saint.

Réflexion

  1. « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. »
    Tu nous demandes de nous mettre à ton école, toi qui es doux et humble de cœur. Là, il faut aller encore plus loin et tenir le rythme jusqu’à la fin. Seigneur, tu sais que mon désir est d’être avec toi mais il y a une distance infranchissable entre la créature que je suis et le Créateur qui t’a envoyé jusqu’à nous.
    Tu nous demandes d’être miséricordieux comme ton Père. Tu ne veux pas nous laisser seuls face à ce que tu nous demandes. Tu t’es donné en exemple : au cours de ta vie publique, moqueries et humiliations ne t’ont pas été épargnées. Alors que tu étais totalement innocent, tu t’es laissé juger et condamner au supplice de la croix !
    Et au moment de ta mort, tu intercèdes pour ceux qui t’ont crucifié : tu demandes de « pardonner parce qu’ils ne savent pas ce qu’ils font ! » (Lc 23, 34) Et tu sais que tu peux compter sur la miséricorde du Père. Ce qui compte pour toi, ce n’est pas ta vie ici-bas, mais ta vie devant le Père et en nous. Tu nous donnes l’exemple.
  2. « Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés. »
    Ici encore, tu invites à regarder nos attitudes et nos actes. La vie en société demande des efforts de compréhension, de charité, de délicatesse et de pardon. Dans sa lettre aux Éphésiens, saint Paul exhortait ses lecteurs à « vous conduire d’une manière digne de votre vocation : ayez beaucoup d’humilité, de douceur et de patience, supportez-vous les uns les autres avec amour (…) » (Ep 4, 1-2) Plus loin, dans la même lettre on peut trouver une exhortation puissante leur demandant de « se conformer à la vérité qui est en toi ». Concluant son message en demandant de ne plus se mentir les uns aux autres, de dire la vérité à son prochain, il demandait de pardonner afin que « le soleil ne se couche pas sur leur colère » (Ep 4, 26).
    Ces conseils aux Éphésiens sont encore et toujours valables à chaque instant et pour nous comme pour ces habitants d’Éphèse au temps de Paul.
  3. « Donnez, et l’on vous donnera. »
    Ici, c’est un autre enseignement qui revient à mon esprit. Celui du jugement dernier relaté par saint Matthieu : « Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. » (Mt 25, 34) Et les justes, stupéfaits, entendront le Seigneur lui-même les remercier : ce qu’ils ont fait ici-bas pour soulager, aider, consoler, soutenir ceux que la société voulait éliminer en les supprimant ou en les ignorant : c’est à lui que ces gestes ont été adressés.
    Seigneur, tu es venu, tu t’es incarné, tu as pris notre condition d’homme et, en conséquence, tout ce que nous vivons, tout ce que nous souffrons et supportons, tout est vécu par toi en chacun de ceux que nous rencontrons.

Dialogue avec le Christ

Seigneur, tu sais bien que le monde actuel provoque instinctivement la peur, la crainte, le recul et souvent même le refus. Tu sais que la peur et la crainte nous paralysent. Seigneur, tu veux que je passe à l’acte quand je rencontre quelqu’un qui est démuni, laissé pour compte, accusé à tort ou sujet de bien d’autres comportements. Tu sais aussi que le respect humain n’est pas de bon conseil en ces occasions-là !
Saint Paul, écrivant aux Colossiens leur demandait : « Ainsi, ne portez pas de jugement prématuré, mais attendez la venue du Seigneur, car il mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres, et il rendra manifestes les intentions des cœurs. Alors, la louange qui revient à chacun lui sera donnée par Dieu. » (1 Co 4, 5)

Résolution

Quand je me sentirai seul, repenser à cette consolation d’Isaïe : « Parce que tu as du prix à mes yeux, que tu as de la valeur et que je t’aime. » (Is 43, 1-5)

Cécile Beaure d’Augères, consacrée de Regnum Christi
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Méditations : Regnum Christi
Texte de l’Évangile et informations liturgiques : © AELF – Paris – Tous droits réservés