« De la maison de Dieu, vous avez fait une caverne de bandits »

Vendredi 18 novembre 2022

Dédicace des basiliques de saint Pierre et saint Paul, apôtres

Couleur liturgique : vert

Évangile selon saint Luc 19, 45-48

En ce temps-là, entré dans le Temple, Jésus se mit à en expulser les vendeurs. Il leur déclarait : « Il est écrit : Ma maison sera une maison de prière. Or vous, vous en avez fait une caverne de bandits. » Et il était chaque jour dans le Temple pour enseigner. Les grands prêtres et les scribes, ainsi que les notables, cherchaient à le faire mourir, mais ils ne trouvaient pas ce qu’ils pourraient faire ; en effet, le peuple tout entier, suspendu à ses lèvres, l’écoutait.

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Prière

« Mon bonheur, c’est la loi de ta bouche, plus qu’un monceau d’or ou d’argent. Qu’elle est douce à mon palais, ta promesse : le miel a moins de saveur dans ma bouche ! » (Ps 118, 72.103)

Demande

Envoie, Seigneur, ton Esprit de lumière et de bienveillante écoute. Chasse de mon cœur et du cœur de nos communautés chrétiennes les esprits de convoitise égoïste et de murmures malveillants.

Réflexion

« Ma maison sera une maison de prière. »
Jésus ne prononce-t-il pas une prophétie à partir de ce commandement subalterne au deuxième commandement de la Loi de Dieu : tu n’utiliseras pas le nom de Dieu en vain ? La caverne de bandits a pour « seigneur » l’argent, le plaisir et le pouvoir. La prière remet a contrario tout bien à l’amour de Dieu pour recevoir en retour sa bénédiction sur la vie tout entière.
En décrivant le livre des prophéties comme doux à la bouche et amer dans les entrailles, l’Apocalypse invite à scruter le sanctuaire de la conscience. De quelle pensée est-elle habitée ; quel esprit y fait-il sa demeure ? La Parole résonne-t-elle dans le cœur ou est-ce le fracas des scandales ou le zèle des avidités ? Stérile par nature, l’amertume doit être purifiée.
« Les grands prêtres et les scribes (…) cherchaient à le faire mourir. »
C’est précisément les « religieux d’office » qui sont remplis d’une haine meurtrière : n’est-ce pas étrange ? Étranger au cœur de Dieu, oui, et cependant si connaturel au cœur de l’homme perverti. Le Verbe éternel que Jésus de Nazareth incarne et qu’il manifeste par tant de signes leur est étranger.
Ce qui est spirituellement évident est voilé à leur regard charnel, polarisé par le pouvoir politique et perplexe dans la garde d’un mythe. Le voile du Temple, vestige de l’Arche de l’ancienne alliance qu’il abritait jusqu’à l’exil à Babylone, devra se déchirer avec la mort de Jésus pour que le vide puisse enfin être comblé de la présence du Verbe divin, le Christ ressuscité.
« Le peuple tout entier (…) l’écoutait. »
Plus qu’un enseignement théorique, c’est un témoignage vrai qui résonne dans la bouche et le cœur de Jésus. Il a du charisme surnaturel ; l’Esprit de Dieu vibre et œuvre en lui et par lui. L’auditeur, libre de préconceptions ou de revendications, se sent à l’aise en l’écoutant.
Quoique les scribes et les grands prêtres enseignaient une doctrine tout aussi vraie dans l’énoncé – la Loi de Moïse – avec le Christ résonnait dans le Temple la promesse vivante qui donne plus de joie qu’un monceau d’or ou d’argent : la loi qui sort de sa bouche fait la joie du cœur.

Dialogue avec le Christ

En ton nom, ô Jésus, je bénis Dieu notre Père et rends grâce, avec toute la cour céleste, pour la communion des saints, pour tant de germes de sainteté autour de moi et pour l’exemplarité de mes frères et sœurs dans l’Église et le monde. Tout cela est œuvre de l’Esprit jaillissant du sein du Père, qui enrobe ta Parole et que tu nous donnes sans cesse. Je te rends grâce d’être en permanence la vie donnée, l’eau et le sang versés, la vie de l’Église qui nous conduit de notre condition temporelle à l’éternité bienheureuse. Amen.