Un cœur humble et généreux
Lundi 25 novembre 2024
Sainte Catherine d’Alexandrie, vierge et martyre
Couleur liturgique : vert
Évangile selon saint Luc 21, 1-4
En ce temps-là, comme Jésus enseignait dans le Temple, levant les yeux, il vit les gens riches qui mettaient leurs offrandes dans le Trésor. Il vit aussi une veuve misérable y mettre deux petites pièces de monnaie. Alors il déclara : « En vérité, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres. Car tous ceux-là, pour faire leur offrande, ont pris sur leur superflu mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle avait pour vivre. »
Prière
« Mais tu seras l’allégresse et la joie de tous ceux qui te cherchent ; toujours ils rediront : Le Seigneur est grand ! Ceux qui aiment ton salut. Je suis pauvre et malheureux, mais le Seigneur pense à moi. Tu es mon secours, mon libérateur : mon Dieu, ne tarde pas ! » (Ps 39, 17-18)
Demande
Seigneur, aide-moi à mettre en pratique cet Évangile dans ma vie ; que je sache mieux comprendre le sens du don et de l’offrande. Éclaire mon intelligence et mon esprit, donne-moi un cœur humble et généreux.
Réflexion
L’Évangile de ce jour vient bousculer notre vie confortable en ce que le Christ nous exhorte à donner le peu que nous possédons. Les paroles que nous venons de lire peuvent être dérangeantes pour la majorité d’entre nous et nous pouvons même penser que le Christ est bien exigeant car, donner de son superflu, ce n’est déjà pas si mal !
- « Tous ceux-là (…) ont pris sur leur superflu (…) »
Les personnes dont Jésus parle ne se sont pas contentées de donner leur superflu mais ont pris sur leur superflu c’est-à-dire que, même délestées d’un peu de leurs biens, il leur en restait encore ! Le superflu est tout ce qui n’est strictement pas nécessaire.
Notre civilisation de consommation à outrance nous invite aujourd’hui à nous poser les questions essentielles : de quoi avons-nous vraiment besoin pour vivre sereinement, et quels sont tous nos biens qui sont du superflu ? Chacun aura de multiples réponses.
Nous avons en réalité peur de nous poser la question tant nous craignons d’avoir du mal à nous défaire de ce que nous avons en trop.
Mais l’enseignement de Jésus dans cet Évangile nous porte à croire le contraire : plus nous nous délestons, et plus nous pouvons donner car notre cœur et notre esprit ne sont plus entravés, ils sont dans la confiance de tout ce que le Seigneur met à notre disposition.
Ce qui est certain, c’est que notre « court » passage sur terre est un appel au dénuement, lequel sera total au jour de notre mort. Alors, n’est-ce pas le moment de le vivre dès maintenant ? Ai-je vraiment confiance dans le Seigneur ? Ai-je peur de manquer ? Est-ce que je donne déjà de mon superflu ? Suis-je attentif aux besoins du plus pauvre ? - « (…) Mais elle, elle a pris sur son indigence (…) »
Le Christ nous donne comme exemple celui de « cette pauvre veuve [qui] a mis plus que tous les autres (…) elle, elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle avait pour vivre. »
Prendre sur son indigence, c’est donner ce qui nous fait vivre. Mis à part les religieux et religieuses qui ont fait vœu de pauvreté en embrassant leur vocation, il n’en est pas forcément de même pour les fidèles laïcs dont je fais partie. Pour ceux d’entre nous qui ont charge de famille – donc responsables de nos enfants et parfois même de nos vieux parents – comment imaginer donner de notre superflu sans mettre en péril nos proches ainsi que nous-mêmes : nous pourrions même être regardés comme très peu prévoyants vis-à-vis de l’avenir… Question terriblement humaine à laquelle nous répondons qu’il n’est pas raisonnable de donner ce qui nous fait vivre.
Il faut alors se placer dans une autre optique et considérer cette question sur un plan spirituel : nous avons tout reçu du Seigneur : notre vie, nos talents et nos richesses. Aussi, rien ne nous appartient vraiment. Nous sommes donc invités à donner au plus pauvre qui se présente à nous sans nous inquiéter du lendemain.
Nous aurions tellement envie de comprendre ce passage d’Évangile en nous disant que le Christ ne nous demande pas de tout donner. Nous avons beau essayer de retourner ce texte dans tous les sens pour nous donner bonne conscience et nous dire que donner de son superflu, c’est déjà formidable… mais, en réalité, ce texte est d’une limpidité époustouflante qui n’admet finalement aucun détour et c’est bien cela qui nous gêne aujourd’hui.
Aussi chacun va-t-il pouvoir vivre cet Évangile à des degrés bien différents : il y a ceux qui se sentiront bien incapables de le vivre totalement. Il y a ceux pour qui ce texte va être un électrochoc et qui, en bousculant leur conscience, va permettre de leur offrir un autre regard sur la façon de donner. Il y a enfin ceux qui vont décider de suivre l’exemple de cette pauvre veuve en donnant tout ce qu’ils ont pour vivre. Ce texte est un chemin de sainteté et chacun est libre de le prendre… ou pas !
Dialogue avec le Christ
Je te remercie, Seigneur, de m’avoir permis de me poser les questions essentielles sur le sens du don et de l’offrande. Rends mon cœur plus généreux chaque jour, afin que je sois au service du plus pauvre.
Résolution
Je choisis une œuvre de bienfaisance à laquelle je peux donner du temps ou de l’argent.
Je ne détourne pas mon regard du pauvre que je rencontre dans la rue en n’hésitant pas à lui donner ce dont il a besoin.
Caroline Gourlet, membre de Regnum Christi
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Méditations : Regnum Christi
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