N’invite pas tes amis, invite des pauvres, des estropiés

Lundi 4 novembre 2024

Saint Charles Borromée

Couleur liturgique : blanc

Évangile selon saint Luc 14, 12-14

En ce temps-là, Jésus disait au chef des pharisiens qui l’avait invité : « Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner, n’invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins ; sinon, eux aussi te rendraient l’invitation et ce serait pour toi un don en retour. Au contraire, quand tu donnes une réception, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles ; heureux seras-tu, parce qu’ils n’ont rien à te donner en retour : cela te sera rendu à la résurrection des justes. »

Prière

Augmente ma foi, Seigneur, pour que je puisse te prier, te rencontrer. Je crois que tu es là, que tu me guides. Apprends-moi à voir la réalité comme tu la vois, à aimer comme tu aimes : renouvelle-moi de l’intérieur !

Demande

Seigneur, qu’à travers mon cœur tu puisses aimer tous les hommes.

Réflexion

  1. Cet Évangile nous place devant la radicalité du message de Jésus. Si nous lisons ce texte sans l’édulcorer, Jésus nous demande d’inviter chez nous les pauvres et les malheureux plutôt que nos amis et notre famille. Qui de nous fait cela ? Qui vit avec une telle radicalité le message du Christ, à part les saints dont la vie est totalement conquise par Dieu ?
    L’Évangile n’est pas un manuel de bons conseils pour nous améliorer, pour mieux exploiter notre potentiel… Jésus vient accomplir une révolution dans notre vie, il nous plonge dans sa mort pour ressusciter à une vie nouvelle, une vie guidée par l’Esprit. Désormais, dans cette vie en Jésus-Christ, nos critères sont renouvelés. Ce n’est plus nous qui aimons, c’est le Christ qui aime ses frères en nous. Si nous nous ouvrons à cette source brûlante d’amour, nous constaterons que nous aimons avec un amour inexplicable, un amour divin, des personnes que le Christ place sur notre chemin et qui ne sont ni nos amis, ni notre famille, ni des personnes particulièrement attrayantes.
  2. Jésus est le premier à vivre ce conseil qu’il nous donne. En se faisant l’un de nous il a abandonné le confort de la Sainte Trinité : le Père et l’Esprit sont sa famille, ses voisins… ceux dont il peut espérer recevoir un « don en retour » dans la communion d’amour qui les unit. Et il est venu au milieu des pauvres, des estropiés, des aveugles… : au milieu de nous, tous abîmés par le péché. Au repas qu’il donne, sa sainte Eucharistie, il invite les grands comme les petits, les belles âmes comme les plus « amochées ». Nous laisserons-nous conquérir par cet amour du Christ ? Lui permettrons-nous de renouveler notre cœur et de l’enflammer d’un amour qui ne soit pas à mesure humaine mais selon la mesure de son cœur à lui ?
  3. « Heureux seras-tu, parce qu’ils n’ont rien à te donner en retour. »
    Jésus nous donne une piste pour apprendre à distinguer l’amour égoïste de l’amour selon Dieu. L’amour selon Dieu est totalement gratuit, il n’attend rien en retour, son intérêt est seulement le bien de la personne aimée. Dieu est disposé, si c’est pour notre bien, à mourir sur une croix.
    En revanche, l’amour qui reste à taille humaine sera toujours lié d’une manière ou d’une autre à la compensation. Notre vie chrétienne est un chemin avec le Christ qui nous enseigne à aimer comme lui, jour après jour : les joies et les peines de la vie quotidienne, les sacrements, la prière… Une fois que nous lui avons ouvert les portes de notre cœur, même les réalités les plus ordinaires sont l’occasion d’un amour extraordinaire.

Dialogue avec le Christ

Mon Dieu, purifie mon cœur ! Ne me laisse pas dans la médiocrité de l’égoïsme mais accompagne-moi, car j’aimerais pouvoir aimer comme tu aimes.

Résolution

M’approcher d’une personne qui ne m’est naturellement pas particulièrement sympathique.

Père Melchior Poisson, LC
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Invitation au banquet du Seigneur

Mardi 5 novembre 2024

Sainte Bertille

Couleur liturgique : vert

Évangile selon saint Luc 14, 15-24

En ce temps-là, au cours du repas chez un chef des pharisiens, en entendant parler Jésus, un des convives lui dit : « Heureux celui qui participera au repas dans le royaume de Dieu ! » Jésus lui dit : « Un homme donnait un grand dîner, et il avait invité beaucoup de monde. À l’heure du dîner, il envoya son serviteur dire aux invités : “Venez, tout est prêt.” Mais ils se mirent tous, unanimement, à s’excuser.
Le premier lui dit : “J’ai acheté un champ, et je suis obligé d’aller le voir ; je t’en prie, excuse-moi.” Un autre dit : “J’ai acheté cinq paires de bœufs, et je pars les essayer ; je t’en prie, excuse-moi.” Un troisième dit : “Je viens de me marier, et c’est pourquoi je ne peux pas venir.” De retour, le serviteur rapporta ces paroles à son maître. Alors, pris de colère, le maître de maison dit à son serviteur : “Dépêche-toi d’aller sur les places et dans les rues de la ville ; les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux, amène-les ici.”
Le serviteur revint lui dire : “Maître, ce que tu as ordonné est exécuté, et il reste encore de la place.” Le maître dit alors au serviteur : “Va sur les routes et dans les sentiers, et fais entrer les gens de force, afin que ma maison soit remplie. Car, je vous le dis, aucun de ces hommes qui avaient été invités ne goûtera de mon dîner.” »

Prière

Seigneur, ma vie sur terre est un pèlerinage vers notre patrie du ciel. Les préoccupations de notre vie quotidienne nous empêchent souvent de tenir nos yeux fixés vers le ciel. Donne-nous de toujours savoir te placer comme la plus grande priorité de nos vies.

Demande

Savoir discerner les choses essentielles de la vie spirituelle.

Réflexion

  1. Dans l’Évangile d’aujourd’hui, Jésus nous offre une nouvelle parabole. Étrangement pourtant le Seigneur ne précise pas ce qu’il cherche à expliquer par cette anecdote. Il n’est pas mentionné ici : « Le royaume des cieux est semblable à… » ou toute autre formule similaire qui permettrait de comprendre plus explicitement ce que le Seigneur veut nous enseigner.
    Il faut donc essayer d’interpréter ce que le Seigneur veut nous dire. Jésus raconte son histoire à partir d’un commentaire sur les participants au banquet céleste. Ce sont les invités à ce banquet qui sont durement traités par le Seigneur. Il s’agit de trois personnes qui trouvent une excuse pour refuser l’invitation. Ce sont des gens qui possèdent des biens matériels ou qui vivent de grands évènements. Les excuses sont plus ou moins recevables mais toutes sont traitées de la même manière par le Christ.
  2. Les excuses des trois invités sont toutes les trois des préoccupations de la vie terrestre. Avoir cinq nouvelles paires de bœufs ou bien aller visiter un champ que nous venons d’acquérir n’est certainement pas comparable au fait de se marier mais les trois sont définitivement des actions spécifiques de la terre.
    Dans l’Évangile, le Seigneur nous dit spécifiquement qu’au ciel on ne se marie pas et il est aussi peu probable que l’on y trouve des formes de commerce. Les préoccupations de la terre, qu’elles soient grandes ou petites, peuvent nous détourner des préoccupations du ciel. Si le Seigneur ne condamne aucunement le mariage et le commerce, il pointe du doigt la place trop importante qu’ils prennent dans la vie des invités : à cause de ces choses, ils perdent l’invitation au banquet.
  3. Les invités au banquet refusent donc l’invitation et nous voyons alors une autre dimension de cette parabole. Le maître fait tout ce qui est nécessaire pour remplir sa salle. Il a une réelle angoisse de voir sa maison vide. Nous pouvons appliquer cette image à Dieu le Père qui nous a préparé le paradis et, même si aucun de nous n’a pu le mériter, il nous a envoyé son Fils. Il s’est dépensé en nous offrant plusieurs alliances et grâces après grâces pour nous faire entrer dans la salle du banquet. Les pauvres et les aveugles ne méritent pas plus que les premiers invités de participer au festin mais ils ont simplement été plus disponibles et attentifs aux appels du maître.  

Dialogue avec le Christ

Seigneur, viens changer mon cœur. Les activités de la journée sont souvent de très bonnes occupations mais elles peuvent aussi m’éloigner de toi si je ne veille pas à garder les yeux fixés vers le ciel. Aide-moi à conjuguer habilement ma vie pour garder les pieds sur terre mais les yeux fixés vers le ciel.

Résolution

Prendre le temps de contempler une de mes préoccupations du quotidien et voir sa valeur face à l’éternité.

Frère Jérôme Dejoie, LC
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La radicalité évangélique

Mercredi 6 novembre 2024

Saint Léonard

Couleur liturgique : vert

Évangile selon saint Luc 14, 25-33

En ce temps-là, de grandes foules faisaient route avec Jésus ; il se retourna et leur dit : « Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher à ma suite ne peut pas être mon disciple. Quel est celui d’entre vous qui, voulant bâtir une tour, ne commence par s’asseoir pour calculer la dépense et voir s’il a de quoi aller jusqu’au bout ?
Car, si jamais il pose les fondations et n’est pas capable d’achever, tous ceux qui le verront vont se moquer de lui : “Voilà un homme qui a commencé à bâtir et n’a pas été capable d’achever !” Et quel est le roi qui, partant en guerre contre un autre roi, ne commence par s’asseoir pour voir s’il peut, avec dix mille hommes, affronter l’autre qui marche contre lui avec vingt mille ? S’il ne le peut pas, il envoie, pendant que l’autre est encore loin, une délégation pour demander les conditions de paix. Ainsi donc, celui d’entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple. »

Prière

Seigneur, tu désires notre bien et tu sais que l’amour, pour être vrai, doit être entier. Aide-moi à accueillir dans la paix ces invitations à vivre la radicalité évangélique, afin que mon cœur s’épanouisse pleinement dans le don.

Demande

Apprendre ce que veut dire la radicalité évangélique.

Réflexion

  1. Jésus nous demande de « le préférer » à tout, même aux personnes les plus chères. Cela ne signifie pas d’abandonner ceux que nous aimons, mais il s’agit d’une réorientation totale de notre cœur vers lui. Il est le centre de tout amour véritable. Dans cette lumière, aimer notre famille, nos amis et même notre propre vie devient possible de manière plus authentique, car cet amour est enraciné en Dieu. Jésus nous enseigne ici que le disciple doit être libre, détaché de tout ce qui peut l’empêcher de suivre le Christ entièrement.
  2. Porter sa croix pour marcher à la suite de Jésus, c’est accepter les difficultés et les souffrances qui jalonnent la vie du disciple. La croix ne doit pas être considérée comme un fardeau à porter, mais comme un signe d’amour et de fidélité. Jésus, en portant la croix, nous montre le chemin de l’abandon à la volonté du Père, même lorsque cela demande un grand sacrifice. Le disciple qui porte sa croix participe à l’œuvre rédemptrice du Christ.
    Renoncer à tout, c’est accepter que rien ne m’appartient véritablement. Tout est don de Dieu. Lorsque je reconnais que tout ce que j’ai vient de lui, je suis libre. Libre de servir sans me laisser enfermer par mes possessions. Libre de suivre Jésus là où il veut me conduire. Le détachement des biens matériels et des attachements humains permet de marcher avec un cœur léger sur le chemin de la sainteté.
  3. Qu’est-ce qui m’empêche de préférer Jésus à tout ? Suis-je trop attaché à des relations, à des possessions matérielles ou à des ambitions personnelles qui me freinent dans ma marche à la suite du Christ ? Que dois-je encore lâcher pour être vraiment libre ? Y a-t-il des biens, des habitudes ou des attachements que je dois offrir au Seigneur pour devenir un disciple plus libre et plus fidèle ? Quelle est ma croix aujourd’hui ? Est-ce une situation difficile dans ma famille, dans mon travail ou dans ma santé ? Comment puis-je unir cette souffrance à celle du Christ pour donner un sens à ce que je traverse ?

Dialogue avec le Christ

Seigneur, donne-moi la grâce de te préférer à tout, de porter ma croix avec amour, et de renoncer à tout ce qui m’empêche de te suivre librement.

Résolution

Prendre le temps de m’asseoir pour répondre à ces questions sur mon engagement à suivre radicalement le Christ.

Père François Garreau, LC
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La miséricorde et la joie

Jeudi 7 novembre 2024

Saints Karine, Mélassippe et Antoine, martyrs

Couleur liturgique : vert

Évangile selon saint Luc 15, 1-10

Les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter. Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! » Alors Jésus leur dit cette parabole : « Si l’un de vous a cent brebis et qu’il en perd une, n’abandonne-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller chercher celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il la retrouve ? Quand il l’a retrouvée, il la prend sur ses épaules, tout joyeux, et, de retour chez lui, il rassemble ses amis et ses voisins pour leur dire : “Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue !”
Je vous le dis : C’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de conversion. Ou encore, si une femme a dix pièces d’argent et qu’elle en perd une, ne va-t-elle pas allumer une lampe, balayer la maison, et chercher avec soin jusqu’à ce qu’elle la retrouve ? Quand elle l’a retrouvée, elle rassemble ses amies et ses voisines pour leur dire : “Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé la pièce d’argent que j’avais perdue !” Ainsi je vous le dis : Il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit. »

Prière

Seigneur, je viens devant toi, à ton écoute. Aide-moi à ouvrir mon cœur, pour que ta Parole puisse y entrer et que je puisse en vivre.

Demande

Pouvoir découvrir la joie de la miséricorde.

Réflexion

  1. Dans ce passage de l’Évangile de Luc, Jésus illustre par deux petites paraboles l’attitude de miséricorde de Dieu. Les situations décrites dans les deux paraboles sont en apparence bien différentes. Dans la première il s’agit d’une brebis qui s’est perdue, tandis que, pour la deuxième, c’est une pièce de monnaie qui a été égarée. En réalité, ces deux paraboles ont une structure commune.
  2. Dans les deux histoires, en effet, le berger et la femme font tout ce qui est en leur pouvoir pour retrouver ce qu’ils ont perdu. Ils n’épargnent ni leur temps, ni leur effort. Ceci nous indique que Dieu fera tout ce qui est possible pour retrouver les pécheurs qui se sont éloignés de lui. Rien n’est plus important pour lui. Et ceci est vrai pour chaque pécheur personnellement, pour chacun de nous. Dieu n’est pas indifférent. Au contraire, son amour pour chacun de nous est infini, et ne se reposera pas tant qu’il nous saura éloignés de lui.
    La deuxième partie de ces deux paraboles est aussi commune. Dans les deux cas, retrouver ce qui était perdu est source d’une joie immense. Une joie tellement forte qu’elle ne peut pas être gardée secrète. Dans les deux histoires, ce sont les amis et les voisins qui sont appelés, afin qu’ils puissent se réjouir eux aussi.
  3. Ces deux aspects de ces paraboles peuvent aussi être pour nous des moyens de vérifier si nous vivons une vie véritablement chrétienne. Y a-t-il dans mon cœur un véritable désir d’aider mon prochain en difficulté, ou seul ce qui m’arrive à moi est important à mes yeux ? De plus, suis-je capable de faire partager la joie autour de moi et de participer à la joie des autres, ou mon cœur est-il tellement fermé au point de n’être sensible qu’à mes propres plaisirs égoïstes ?

Dialogue avec le Christ

Seigneur, aide-moi à comprendre que seule la vie de communion avec toi et avec les autres pourra m’apporter le véritable bonheur, la véritable joie.

Résolution

Essayer de partager sincèrement aujourd’hui la joie d’une personne qui m’est proche.

Jean-Marie Fornerod
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Une bonne gestion de nos biens

Vendredi 8 novembre 2024

Saint Geoffroy

Couleur liturgique : vert

Évangile selon saint Luc 16, 1-8

En ce temps-là, Jésus disait aux disciples : « Un homme riche avait un gérant qui lui fut dénoncé comme dilapidant ses biens. Il le convoqua et lui dit : “Qu’est-ce que j’apprends à ton sujet ? Rends-moi les comptes de ta gestion, car tu ne peux plus être mon gérant.” Le gérant se dit en lui-même : “Que vais-je faire, puisque mon maître me retire la gestion ? Travailler la terre ? Je n’en ai pas la force. Mendier ? J’aurais honte. Je sais ce que je vais faire, pour qu’une fois renvoyé de ma gérance, des gens m’accueillent chez eux.”
Il fit alors venir, un par un, ceux qui avaient des dettes envers son maître. Il demanda au premier : “Combien dois-tu à mon maître ?’’ Il répondit : “Cent barils d’huile.” Le gérant lui dit : “Voici ton reçu ; vite, assieds-toi et écris cinquante.” Puis il demanda à un autre : “Et toi, combien dois-tu ?” Il répondit : “Cent sacs de blé.” Le gérant lui dit : “Voici ton reçu, écris 80.” Le maître fit l’éloge de ce gérant malhonnête car il avait agi avec habileté ; en effet, les fils de ce monde sont plus habiles entre eux que les fils de la lumière. »

Prière

Seigneur Jésus, merci pour toutes les grâces que tu m’offres chaque jour de ma vie. Tout ce qu’il y a de beau et de bon dans mon existence, je l’ai reçu de toi. Loué sois-tu !

Demande

Seigneur, donne-moi la grâce de faire bon usage des biens que tu me donnes.

Réflexion

  1. L’Évangile d’aujourd’hui nous rappelle que nous ne sommes pas les propriétaires de ce monde. Seule la gérance nous en a été confiée, comme le serviteur de la parabole. Le Seigneur nous a donné sa confiance en espérant que nous allons en faire bon usage. Prenons un moment pour remercier le Seigneur pour sa confiance en considérant tous ses bienfaits : notre foi, notre famille, l’amitié, la santé, notre travail, nos loisirs.
  2. Le mauvais serviteur de la parabole nous invite à faire un examen de conscience. Est-ce que j’utilise mes talents et mes biens pour faire ce qui est bon et chercher la gloire de Dieu ? Ou bien ai-je tendance à en détourner certains pour des mauvaises fins. Qu’ai-je besoin de redresser ou d’assainir dans ma manière d’utiliser les biens de ce monde ? Pour quels excès dois-je être particulièrement vigilant ?
  3. Le Seigneur ne nous demande pas de lui rendre tout ce qu’il nous a donné parce que cela serait impossible. Nous aurons toujours une dette envers lui car son amour pour nous est infini. Il nous demande seulement de faire bon usage des biens qu’il met à notre disposition et surtout de partager avec notre prochain ce que nous avons reçu. Il nous appelle à renoncer à notre égoïsme et à répondre aux besoins que nous voyons autour de nous.

Dialogue avec le Christ

Seigneur, je te rends grâce pour tous tes bienfaits. Je ne mérite pas autant de toi mais je sais que ton amour surpassera toujours mes attentes. Je reconnais que je n’ai pas toujours fait bon usage de mes biens, qu’ils soient matériels ou moraux et je t’en demande pardon. Donne-moi la grâce d’être plus juste dans ma manière de les gérer. Que je puisse apprendre à les utiliser pour ta plus grande gloire et le bien de mon âme et qu’ils puissent servir au bien de mon prochain.

Résolution

Rendre un service gratuitement à quelqu’un qui est dans le besoin.

Père Richard Tardiff, LC
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Choisir Jésus

Samedi 9 novembre 2024

Dédicace de la Basilique du Latran

Couleur liturgique : blanc

Évangile selon saint Jean 2, 13-22

Comme la Pâque juive était proche, Jésus monta à Jérusalem. Dans le Temple, il trouva installés les marchands de bœufs, de brebis et de colombes, et les changeurs. Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du Temple, ainsi que les brebis et les bœufs ; il jeta par terre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirs, et dit aux marchands de colombes : « Enlevez cela d’ici. Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce. » Ses disciples se rappelèrent qu’il est écrit : L’amour de ta maison fera mon tourment.
Des Juifs l’interpellèrent : « Quel signe peux-tu nous donner pour agir ainsi ? » Jésus leur répondit : « Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai. » Les Juifs lui répliquèrent : « Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce sanctuaire, et toi, en trois jours tu le relèverais ! » Mais lui parlait du sanctuaire de son corps. Aussi, quand il se réveilla d’entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela ; ils crurent à l’Écriture et à la parole que Jésus avait dite.

Prière

Jésus, tu es chemin, vérité, et vie, guide-nous sur le chemin du vrai.

Demande

Seigneur, aide-moi à me détacher des préoccupations terrestres sans respect humain.

Réflexion

  1. Jésus est en colère. Il est violent dans ses paroles, dans ses gestes et dans ses actions : une émotion ou une passion mal vue de notre temps. Une personne qui s’emporte est considérée dans notre société actuelle comme une personne qui manque de contrôle, qui ne sait pas gérer ses émotions, qui est sanguine, à fleur de peau. La colère est même nommée parmi les péchés capitaux comme la racine d’autres péchés. Elle est destructrice, ravageuse, elle nous met hors de nous. Alors, de quelle colère s’agit-il si Jésus en vit et l’exprime de toute sa force masculine ? Regardez Jésus dans ce passage. Qu’est-ce que cela évoque en moi ? Comment je réagis face à la colère et aux manifestations de colère ?
  2. Il semble apparemment qu’il s’agit d’une manifestation de colère de la part de Jésus. Cependant les disciples se souviennent d’un passage de l’Écriture : « L’amour de ta maison m’a perdu. » (Ps 68, 10) Cette passion de vénération, de respect, d’adoration envers son Père se traduit par ces gestes et proclame la vérité au monde. On retrouve cette même force chez tant de saints, qu’on en arrive à proclamer qu’ils sont « fous de Dieu ». La mesure des relations humaines perd sa bienséance dans la relation d’amour envers Dieu. Pour Dieu tout est permis.
  3. Le discernement, la connaissance de Jésus, la méditation de sa vie nous permettent de découvrir en profondeur ses motivations. Et, nous aussi, apprenons à dépasser par amour de Dieu et par son zèle les bienséances humaines qui, parfois, nous conduisent à l’omission et à s’évader des inspirations de l’Esprit Saint, freinées par le respect humain.
    Sainte Thérèse d’Avila explique cela dans son recueil sur le château intérieur, cette conquête de la vie spirituelle ; la démarche entre la troisième et la quatrième demeure est justement ce détachement de la terre pour s’attacher aux choses de Dieu. Et là, elle explique que de nombreuses âmes ne passent pas à l’étape suivante justement pour ce trop grand intérêt de la terre.

Dialogue avec Marie

Marie, toi qui t’es détachée du regard de Joseph et des voisins pour accomplir la volonté de Dieu, donne-moi la grâce de choisir Jésus avant tout autre chose.

Résolution

Prendre la résolution ferme de me laisser conduire par Dieu et non par les hommes.
Pour approfondir : Les sept étapes de la vie mystique selon Thérèse d’Avila (aleteia.org)

Clarisse Desclèves, consacrée de Regnum Christi
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Quel est le véritable trésor ?

Dimanche 10 novembre 2024

32e dimanche du Temps Ordinaire

Couleur liturgique : vert

Évangile selon saint Marc 12, 38-44

En ce temps-là, dans son enseignement, Jésus disait aux foules : « Méfiez-vous des scribes, qui tiennent à se promener en vêtements d’apparat et qui aiment les salutations sur les places publiques, les sièges d’honneur dans les synagogues, et les places d’honneur dans les dîners. Ils dévorent les biens des veuves et, pour l’apparence, ils font de longues prières : ils seront d’autant plus sévèrement jugés. »
Jésus s’était assis dans le Temple en face de la salle du trésor, et regardait comment la foule y mettait de l’argent. Beaucoup de riches y mettaient de grosses sommes. Une pauvre veuve s’avança et mit deux petites pièces de monnaie. Jésus appela ses disciples et leur déclara : « Amen, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis dans le Trésor plus que tous les autres. Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. »

Prière

Je te bénis, Dieu tout-puissant, pour les dons et les grâces dont tu m’as comblé et pour l’appel à suivre le Christ, chemin de vie éternelle, trésor de mon âme et Temple de l’Esprit. Je sens encore le fardeau de mes attachements et, sans y croire, j’ai du mal à m’en défaire. Je t’offre mes lourdeurs pour qu’au moins ton nom y soit glorifié.

Demande

Purifie-moi de moi-même, de mes ambitions, de mes mauvaises intentions, et donne-moi en échange la présence de ton Esprit Saint.

Réflexion

  1. « Méfiez-vous des scribes (…) »
    Lorsque Jésus dénonce l’hypocrisie des docteurs d’Israël qui manifestent leur religiosité sur la place publique, il voit la duplicité des cœurs. L’alliance observée loyalement, certes, sert en cachette aux propres intérêts : la gloire reçue des hommes, un pouvoir assuré. Si leur pompeux train de vie accroît leur autorité, contribue-t-elle à la gloire de Dieu ?
    Leur jeu s’assoit de fait sur la vraie religiosité des pauvres, dont la veuve est l’emblème. Qui est la veuve ? Ne représente-t-elle pas l’ancien Israël avec qui Dieu avait fait alliance et dont les fils (scribes ou publicains) ont fait disparaître le Père ? Le peuple hébreu était en effet pauvre, mais choyé par l’Époux promis : ils était en mesure d’attendre le salut qui allait venir du sacrifice unique du Christ.
  2. Jésus « assis dans le Temple en face de la salle du trésor » vient déranger le « nouvel ordre » établi. Nouveau par rapport à la révélation de la Loi, l’establishment religieux impose des règles à respecter : l’aspect administratif n’en est pas absent. On entend d’ailleurs les offrandes tinter dans le tronc et les vêtements de brocart briller au soleil.
    La remarque de Jésus veut faire tinter les consciences : « Quoi ! Le superflu n’est pas une véritable offrande ? » Quelle est alors la véritable offrande ? Jésus la montre en donnant la veuve en exemple : « elle a mis (…) tout ce qu’elle avait pour vivre ». Remarquable analogie de son offrande à lui, qui a donné sa vie pour nous.
  3. Et quel est le véritable trésor ? Jésus n’est-il pas le trésor par excellence ? Il n’est pas, certes, le « tronc » qui perçoit les monnaies superflues ; il est bien au contraire celui qui donne tout à l’âme qui a tout donné : la fontaine de la grâce qui remplit les cœurs vidés de toute arrogance. La vie divine qu’il épanche est la seule qui permet de vivre « bienheureux ».
    Le superflu, Jésus le recevra, à l’heure de sa Passion, de la part de la grande masse des passants, insouciants de l’heure qui s’abat sur le monde – insouciants jusqu’à ce qu’il ne soit trop tard. Ce n’est pas une âme qui « exerce la charité » qui recevra la grâce, mais celle qui reçoit la charité et saura ainsi chanter la louange du Seigneur : « Il fait justice aux opprimés ; aux affamés, il donne le pain ; le Seigneur délie les enchaînés. Le Seigneur ouvre les yeux des aveugles, (…) il soutient la veuve et l’orphelin (…) » (Ps 145, 7-9)

Dialogue avec le Christ

Par ta croix, Seigneur Jésus, tu as brisé le joug de l’esclavage qui pesait sur l’histoire des hommes. Aujourd’hui, que les mérites de ta Passion brisent le joug de mes travers et que le joug léger de ta croix m’attache solidement à toi, pour passer de la mort à la vie, dans le temps et dans l’éternité.

Résolution

Aujourd’hui, je vais appeler, écrire ou rendre visite à une personne seule ou malade.

Père Jaroslav de Lobkowicz, LC
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