Regnum Christi plus loin – Mélanie Duriez en Suisse
En cette année de la vie consacrée, nous vous invitons à suivre nos consacrées et pères légionnaires français qui ont été appelés à des apostolats variés à travers le monde. Voyagez avec nous chaque mois dans un autre pays pour y découvrir l’un(e) de nos « expatriés ». Pour ce premier reportage, nous donnons la parole à Mélanie Duriez qui accompagne 80 jeunes filles à l’école du Châtelard en Suisse.
Désormais notre chapitre a quelques années d’existence et, après des débuts modestes, il a atteint une taille respectable grâce au souffle de saint Joseph, particulièrement puissant cette année, et au soutien de notre aumônier. Chaque homme quelle que soit sa condition peut trouver dans ce pèlerinage parisien un grand ressourcement : certains retrouveront leurs souvenirs de scoutisme, d’autres seront inspirés par les temps d’enseignements toujours très riches, tous apprécient, je pense, ce temps de convivialité et de fraternité vécu en traversant à pied la plus belle ville du monde, à la (re)découverte de ces sanctuaires. Et, chaque année, c’est ce personnage si discret de saint Joseph qui pénètre un peu plus dans nos cœurs pour que nous devenions meilleurs dans notre vie d’homme.« La vie consacrée, m’a-t-on dit un jour, c’est comme un cadeau emballé dans du papier journal : cela n’est pas attirant à première vue, mais cela vaut la peine de découvrir ce trésor ! »
Effectivement, je me rends compte, après 8 ans de vie consacrée, que je découvre chaque jour un peu plus ce trésor, qui n’en finit pas de me surprendre et de me donner paix, joie, amour. Ce trésor, c’est Jésus, avec qui la vie prend une autre dimension. Vivre consacrée à lui, ce n’est pas tant faire des choses différentes ou extraordinaires, c’est le suivre dans le quotidien, l’accompagner, le consoler, lui faire plaisir, et surtout, laisser l’Esprit Saint unir nos vies afin que nous ne fassions qu’un. C’est une vie de communication intense (même dans le silence !), de souffrances et de joies partagées, de surprises, d’exigence et de tendresse à la fois, une vie avec la personne aimée, l’Époux fidèle.
Ce n’est pas toujours facile de répondre à son amour immense. L’égoïsme, la commodité, la jalousie, les découragements,… ne disparaissent pas le jour de la consécration ! Heureusement, Dieu ne perd jamais espoir, lui ! Je me souviens d’un jour, au tout début de ma vie consacrée, où l’austérité me pesait particulièrement. Je calculais l’itinéraire pour rejoindre l’aéroport et sauter dans le premier avion pour retourner chez mes parents ! Mais en y pensant sérieusement, ma réflexion n’a duré qu’une demi-seconde ! « Seigneur, à qui irions-nous ? » (Jn 6, 68). Je sentais bien dans mon intérieur que le Seigneur m’appelait, aujourd’hui, à être avec lui.
Je me rappelle aussi deux moments charnières dans mon discernement vocationnel. Le premier, lorsqu’après avoir communié, il m’a paru clair que Dieu m’avait donné un cœur consacré à lui, qu’il avait pensé à moi comment étant consacrée à lui et que j’étais libre de choisir, que son amour pour moi ne changerait jamais. J’ai alors choisi de lui faire confiance sur le choix ! Cependant, le doute sur la communauté persistait. Je lui ai demandé de m’aider et quelques jours plus tard, lors d’une visite au Saint-Sacrement, m’est venue cette question : « Mélanie, quand vas-tu te rendre compte que tout ce dont tu as besoin se trouve au sein de Regnum Christi ? » Et puis j’avais le sentiment que Dieu me laissait totalement libre. Effectivement, c’est grâce à cette famille spirituelle que j’avais connu Dieu, appris à lui parler comme un ami, à m’engager envers lui et l’Église à travers de nombreux moyens concrets, à prier la Vierge Marie notre maman,… J’avais tellement reçu que cela paraissait évident que Dieu voulait continuer à me nourrir ainsi. Pour moi, c’était donc le meilleur endroit.
Et je ne suis pas déçue ! On se fait parfois une image du mariage idéaliste, où tout est rose et on se rend compte ensuite que les difficultés font aussi partie du chemin. A l’inverse, on se fait souvent une image de la vie consacrée grise et on se rend compte qu’une joie profonde s’y trouve ! C’est pourquoi je dirais aux personnes qui se demandent si Dieu les appelle à la vie consacrée de lui donner la première chance. Donne-lui l’espace pour qu’il parle et que tu l’écoutes, regarde ton cœur, n’aie pas peur de lui demander sincèrement de te dire ce qu’il veut pour toi, et tu ne le regretteras pas.Ma découverte de la marche de saint Joseph remonte à 2016 : notre paroisse organise chaque année un dîner-surprise pendant le Carême et cette année-là l’un des convives avec qui j’ai partagé le repas était Hervé, avec qui nous formerions plus tard le chapitre de notre paroisse ; ce dîner était trois semaines avant la Saint-Joseph et j’avais été séduit par le témoignage de mon nouvel ami qui, pour sa part, avait découvert la marche au pèlerinage de Cotignac ; il se désolait que notre paroisse n’ait pas de encore de chapitre. Ma première participation est un souvenir très fort, j’entends encore ces milliers de voix d’hommes chanter dans la cathédrale de Notre-Dame, je revois cette longue procession à travers le quartier latin ponctuée de chants et de chapelets, toute cette ferveur m’avait touché et m’avait convaincu de l’importance de faire découvrir cette marche aux hommes de ma paroisse.
Désormais notre chapitre a quelques années d’existence et, après des débuts modestes, il a atteint une taille respectable grâce au souffle de saint Joseph, particulièrement puissant cette année, et au soutien de notre aumônier. Chaque homme quelle que soit sa condition peut trouver dans ce pèlerinage parisien un grand ressourcement : certains retrouveront leurs souvenirs de scoutisme, d’autres seront inspirés par les temps d’enseignements toujours très riches, tous apprécient, je pense, ce temps de convivialité et de fraternité vécu en traversant à pied la plus belle ville du monde, à la (re)découverte de ces sanctuaires. Et, chaque année, c’est ce personnage si discret de saint Joseph qui pénètre un peu plus dans nos cœurs pour que nous devenions meilleurs dans notre vie d’homme.
Lire l’article de Mélanie sur sa mission au Châtelard
Mélanie a connu Regnum Christi à Ottawa (Canada) lorsqu’elle terminait ses études de commerce international. Elle a ensuite souhaité connaître un peu plus les consacrées et est partie travailler au Châtelard pendant un an. Elle était chargée de la formation humaine et de la discipline des collégiennes. C’est à la fin de l’année 2006 que Dieu l’a appelée à la vie consacrée au sein de Regnum Christi. Après une formation de quatre ans à Madrid, elle est à nouveau au Châtelard, depuis novembre 2010.