« Pourquoi faites-vous ce qui n’est pas permis le jour du sabbat ? »

Samedi 9 septembre 2023

Couleur liturgique : vert

Évangile selon saint Luc 6, 1-5

Un jour de sabbat, Jésus traversait des champs ; ses disciples arrachaient des épis et les mangeaient, après les avoir froissés dans leurs mains. Quelques pharisiens dirent alors : « Pourquoi faites-vous ce qui n’est pas permis le jour du sabbat ? » Jésus leur répondit : « N’avez-vous pas lu ce que fit David un jour qu’il eut faim, lui-même et ceux qui l’accompagnaient ? Il entra dans la maison de Dieu, prit les pains de l’offrande, en mangea et en donna à ceux qui l’accompagnaient, alors que les prêtres seulement ont le droit d’en manger. » Il leur disait encore : « Le Fils de l’homme est maître du sabbat. »

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Prière

Père éternel, Créateur du ciel et de la terre, nous te bénissons pour le don de la vie, du mouvement et de l’être, reflet de ta sagesse et de ton amour. Nous te rendons grâce pour les cycles de travail et de repos qui perpétuent les merveilles de ton œuvre dans le temps, comme avant-goût de ta gloire éternelle. Béni sois-tu pour la nourriture que tu dispenses à tes créatures en guise de repos. Que ton Nom soit à jamais glorifié.

Demande

En prenant mon repas pour le corps et ayant part au banquet de ta grâce, ne permets pas que je sois séparé de toi, par des jugements que l’accusateur voudrait insinuer dans mon cœur.

Réflexion

Le jour du sabbat, Jésus se trouve en compagnie de ses disciples. Il leur donne la grâce et le privilège inouïs de reposer leurs âmes en lui. N’est-il pas idyllique de voir les élèves, inscrits à l’école son divin Cœur, réunis autour de leur maître, le Verbe jailli du sein de Dieu, comme les enfants autour de leurs parents ou les brebis de leur pasteur ?
Le sabbat est un jour de repos intégral, réservé à la louange du Créateur. Essentiellement de repos physique, il concerne l’abandon de toute fatigue et contrainte qui, eux, peuvent prendre des expressions autres que « physiques ». Le calcul de la légalité n’est-il pas aussi un travail ? Le jour du Seigneur est-il pour moi un temps de paix, de charité et de partage ?
Le dialogue entre le permis et l’interdit est le discours avec lequel le serpent avait détourné l’âme humaine au jardin d’Éden de son Créateur. Il avait insinué une certaine méfiance à l’encontre de Dieu. Or, l’esprit qui inspire le noble troisième commandement de la loi de Moïse, celui du repos, n’est pas celui du serpent dont la langue est fourchue et accusatrice.
La nature elle-même, avec la nourriture brute qu’elle produit, veut être une louange à notre Dieu ; or seul l’homme peut traduire les cris silencieux des animaux et des plantes en prière d’action de grâce et de louange. Est-il permis de sentir l’odeur des fleurs et d’écouter les chants des oiseaux ? Ni plus ni moins que de cueillir une cerise ou de froisser des épis de blé.
Maître du sabbat non seulement en raison de son autorité de Verbe, mais aussi de la divine charité qui inspire ses jugements et le couvre de son halo spirituel, Jésus-Christ joint le sens de la règle à l’histoire sainte : le roi David, établi par Dieu comme pasteur de son peuple, avait une certaine autorité sur les règles pour le culte et les normes liturgiques.
Combien plus le Verbe par qui tout a été fait a-t-il l’autorité, dont il n’abuse pas dans un mécanisme légal, mais qu’il revêt de la miséricorde des entrailles de Dieu. C’est tout le contraire de la mentalité pharisaïque. Et moi, quel esprit m’habite, à quel droit est-ce que je me réfère ?

Dialogue avec le Christ

Jésus, je te reconnais comme souverain de ma vie et de mes engagements familiaux et ecclésiaux. Je sais que tu agis à travers mes frères et sœurs. Je veux m’abstenir de tout jugement, de tout excès d’autorité et de tout abus. Que ta croix brise les élans désordonnés de mes prétentions et purifie dans ta blessure mon amour.