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« Nous avons joué de la flûte, et vous n’avez pas dansé »

Mercredi, 16 septembre 2020

Saints du jour: Saints Corneille, pape, et Cyprien, évêque, martyrs

Couleur liturgique : rouge

Évangile selon saint Luc 7, 31-35

En ce temps-là, Jésus disait à la foule : « À qui donc vais-je comparer les gens de cette génération ? À qui ressemblent-ils ? Ils ressemblent à des gamins assis sur la place, qui s’interpellent en disant : “Nous avons joué de la flûte, et vous n’avez pas dansé. Nous avons chanté des lamentations, et vous n’avez pas pleuré.” Jean le Baptiste est venu, en effet ; il ne mange pas de pain, il ne boit pas de vin, et vous dites : “C’est un possédé !” Le Fils de l’homme est venu ; il mange et il boit, et vous dites : “Voilà un glouton et un ivrogne, un ami des publicains et des pécheurs.” Mais, par tous ses enfants, la sagesse de Dieu a été reconnue juste. »

Prière

Mon Dieu, je viens me mettre en ta présence et me disposer à ce moment de cœur à cœur avec toi. Je dépose en tes mains tout ce que je suis et tout ce que je porte dans le cœur, mes peines comme mes joies. Je crois que tu es là, que tu m’accueilles, que tu me bénis. Guide ma prière. Je m’abandonne à toi et je me donne tout à toi.

Demande

Mon Dieu, apprends-moi à accepter la vie telle qu’elle vient, comme tu en disposes. Fais de moi tout ce que tu voudras.

Réflexion

Dans l’Évangile d’aujourd’hui, Jésus décrit sa génération avec une comparaison dure et sévère. Mais de chaque caractéristique qu’il souligne ressort une invitation, une attitude positive.

  1. « (…) Des gamins assis sur la place (…) »
    Tout d’abord, Jésus compare sa génération à des gamins assis sur la place. Assis comme spectateurs. Assis et installés dans leur commodité. Assis et passifs, voire oisifs. Cette disposition est loin de celle que l’on observe dans l’Ancien Testament, où l’on retrouve si souvent les patriarches, le peuple d’Israël, les prophètes en chemin, en route, en pèlerinage, disponibles pour se déplacer et se laisser guider par la providence divine.
    Dans l’Évangile, Jésus à son tour ordonne souvent aux malades qu’il guérit de se lever. Quant à nous, nous ne pouvons nous rapprocher de Dieu si nous restons assis ou figés. Le Christ lui-même est le Chemin. C’est en marchant que nous le rencontrons. Si donc nous sommes assis, ou si nous sommes tombés, ou si nous prétendions arriver au but pour ne plus avoir à peiner, reprenons courage et acceptons de continuer le chemin. Que notre vie soit ainsi suivre le Christ au quotidien. 
  2. « Nous avons joué de la flûte, et vous n’avez pas dansé. Nous avons chanté des lamentations, et vous n’avez pas pleuré. »
    Ces mêmes gamins nous sont ensuite présentés comme insensibles. Ils semblent résistants aux joies comme aux peines. Peut-être sont-ils trop exigeants pour pouvoir accepter les petits bonheurs de chaque jour qui ne sont jamais suffisants pour les satisfaire. Peut-être sont-ils aussi indifférents ou se protègent-ils de la douleur et préfèrent-ils l’ignorer. Mais ce faisant, ils deviennent distants et froids, égoïstes même. Cette attitude n’est peut-être pas si différente de notre réalité. Combien de fois faisons-nous des calculs ou le tri dans ce qui nous arrive : plainte, rejet, exigence…
    Le Christ vient nous inviter aujourd’hui à une attitude d’accueil, d’ouverture, de confiance. Le laisser administrer notre vie ; apprendre à accepter tout ce qui fait notre quotidien sans discrimination ; apprendre à découvrir la présence cachée de Dieu, déguisée dans les aléas de notre quotidien. 
  3. « Jean le Baptiste est venu (…) Le Fils de l’homme est venu (…) par tous ses enfants, la sagesse de Dieu a été reconnue juste. »
    Enfin, Jésus montre la pauvreté de jugement de sa génération qui n’accepte ni Jean-Baptiste, ni lui-même. Aveuglée et enfermée dans ses opinions, elle semble tout juger selon ses propres critères. Les choses sont rarement à son goût. Elle s’imagine un dieu à sa propre image et elle manque ainsi de reconnaître la présence de Dieu dans son prophète et dans le Messie. Drame du rationalisme qui prétend tout comprendre et ne peut accepter ce qu’elle n’avait pas prévu. Mais le Christ nous révèle qu’avec un peu de sagesse, avec un regard de foi, oui il est possible de reconnaître l’action de Dieu autour de nous.

Dialogue avec le Christ

Jésus, je te remercie pour la Parole de cette journée que tu me donnes. De quelle façon cet appel à vivre en chemin, à accepter en toute confiance la réalité qui m’entoure ou à juger de la réalité avec un regard de foi résonne-t-il en moi ? Que veux-tu me dire ? Que voudrais-je te dire ?Résolution

Résolution

Laquelle des trois attitudes présentées me touche le plus ? Comment serait ma journée si j’essayais de la mettre en pratique ?

Lucie Favier, consacrée de Regnum Christi

Méditations : Regnum Christi
Texte de l’Évangile et informations liturgiques : © AELF – Paris – Tous droits réservés