Notre fécondité spirituelle doit toujours être revisitée par les critères de l’Évangile
Du 1er au 10 mars derniers, le P. François Garreau, LC, a prêché une retraite à une vingtaine de membres et amis de Regnum Christi dans un centre de retraite du petit séminaire du diocèse d’Abidjan. Avant de rentrer en France, le P. François a répondu à quelques questions, voici son entretien.
Bonjour P. François, vous foulez pour la première fois le sol africain pour cette visite dans notre localité Regnum Christi Côte d’Ivoire. La plupart des membres ne vous connaissent pas. Qui êtes-vous ?
Un simple chrétien que le Seigneur a appelé à une mission qui le dépasse. Si la grâce du baptême est un don inestimable dont la véritable portée ne nous sera révélée qu’au ciel, celle du sacerdoce, qui lui est liée, l’est tout autant. J’ignore pourquoi le Seigneur a posé le regard sur moi afin que je lui donne toute ma vie et pour que je sois à lui ! C’est le mystère de toute vocation. Rien ne m’y prédisposait ! C’est pour cela que je considère tout comme un don, autant l’appel que ce que le Seigneur m’a donné pour accomplir les tâches de mon ministère.
Comment avez-vous reçu l’appel de la mission en Côte d’Ivoire et quel élément déclencheur vous a mis en route ?
L’aventurier que j’ai toujours été n’a pas douté un instant à accepter l’invitation du P. Dain à venir prêcher une retraite à Abidjan. Parfois, il faut aussi laisser parler son cœur ! Mais je réalise maintenant que la plus grande aventure est celle que chaque personne peut vivre avec le Christ : si je peux y contribuer, béni soit-il !
Dans votre parcours, il est mentionné que vous êtes un ancien pensionnaire de l’École apostolique de Méry-sur-Marne. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette école ?
Dieu a voulu mettre très tôt sur mon chemin des prêtres inspirants. Cela m’a ouvert la voix pour la question vocationnelle. C’est pour cela que, très jeune, j’ai été attiré par un cadre qui pouvait me proposer un environnement de prière et de fraternité stimulants. Cette école a été pour moi une bénédiction car j’y ai trouvé les éléments nécessaires pour maintenir en moi l’envie de donner toute ma vie au Christ et à l’Église. J’y ai été encouragé par des témoignages de vies sacerdotales qui m’inspirent encore aujourd’hui.
Le point culminant de votre visite a été la retraite annuelle que vous nous avez fait l’honneur de prêcher. Pourquoi avez-vous choisi le thème de la « fécondité spirituelle » ?
La fécondité est un sujet qui traverse la nature de part en part. Les plantes, les arbres et les animaux se réalisent dans la fécondité. Pour nous, être spirituels et charnels, il en va de même. Pourtant, combien de fois dictons-nous à notre fécondité spirituelle, si toutefois nous l’envisageons, les critères de la fécondité charnelle. Un adage latin résume ce point : non multa sed multum, que j’interprète de cette manière : peu importe la quantité s’il y a l’intensité. Notre fécondité spirituelle doit toujours être revisitée par les critères de l’Évangile afin de vivre selon Dieu et non selon les critères des hommes.
P. François, votre bref séjour en terre ivoirienne au cœur du « petit troupeau » s’achève. Qu’avez-vous vu et quel est votre message à l’endroit de l’ensemble des membres de Regnum Christi ?
J’y ai vu une grande fierté d’appartenir à notre famille spirituelle. C’est une grande joie puisque ce n’est pas si simple de garder le lien à cette distance, géographique et culturelle. J’y ai vu un accueil inconditionnel, qui me semble particulièrement évangélique et qui est le signe d’authenticité. J’encourage donc à poursuivre sur ce chemin en continuant d’être attentifs aux nouveaux appels de l’Esprit pour cette localité.
P. François, merci et bon retour en France ! Nous espérons vous recevoir à nouveau pour des moments de partage et un séjour plus long !