« N’invite pas tes amis ; invite des pauvres »
Lundi 6 novembre 2023
Couleur liturgique : vert
Évangile selon saint Luc 14, 12-14
En ce temps-là, Jésus disait au chef des pharisiens qui l’avait invité : « Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner, n’invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins ; sinon, eux aussi te rendraient l’invitation et ce serait pour toi un don en retour. Au contraire, quand tu donnes une réception, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles ; heureux seras-tu, parce qu’ils n’ont rien à te donner en retour : cela te sera rendu à la résurrection des justes. »
Prière
Augmente ma foi, Seigneur, pour que je puisse te prier, te rencontrer. Je crois que tu es là, que tu me guides. Apprends-moi à voir la réalité comme tu la vois, à aimer comme tu aimes : renouvelle-moi de l’intérieur !
Demande
Seigneur, qu’à travers mon cœur tu puisses aimer tous les hommes.
Réflexion
- Cet Évangile nous place devant la radicalité du message de Jésus. Si nous lisons ce texte sans l’édulcorer, Jésus nous demande d’inviter chez nous les pauvres et les malheureux plutôt que nos amis et notre famille. Qui de nous fait cela ? Qui vit avec une telle radicalité le message du Christ, à part les saints dont la vie est totalement conquise par Dieu ? L’Évangile n’est pas un manuel de bons conseils pour nous améliorer, pour mieux exploiter notre potentiel… Jésus vient accomplir une révolution dans notre vie, il nous plonge dans sa mort pour ressusciter à une vie nouvelle, une vie guidée par l’Esprit.
Désormais, dans cette vie en Jésus-Christ, nos critères sont renouvelés. Ce n’est plus nous qui aimons, c’est le Christ qui aime ses frères en nous. Si nous nous ouvrons à cette source brûlante d’amour, nous constaterons que nous aimons avec un amour inexplicable, un amour divin, des personnes que le Christ place sur notre chemin et qui ne sont ni nos amis, ni notre famille, ni des personnes particulièrement attrayantes. - Jésus est le premier à vivre ce conseil qu’il nous donne. En se faisant l’un de nous il a abandonné le confort de la Sainte Trinité : le Père et l’Esprit sont sa famille, ses voisins… ceux dont il peut espérer recevoir un « don en retour » dans la communion d’amour qui les unit. Et il est venu au milieu des pauvres, des estropiés, des aveugles… : au milieu de nous, tous abîmés par le péché. Au repas qu’il donne, sa sainte Eucharistie, il invite les grands comme les petits, les belles âmes comme les plus « amochées ». Nous laisserons-nous conquérir par cet amour du Christ ? Lui permettrons-nous de renouveler notre cœur et de l’enflammer d’un amour qui ne soit pas à mesure humaine mais selon la mesure de son cœur à lui ?
- « Heureux seras-tu, parce qu’ils n’ont rien à te donner en retour. »
Jésus nous donne une piste pour apprendre à distinguer l’amour égoïste de l’amour selon Dieu. L’amour selon Dieu est totalement gratuit, il n’attend rien en retour, son intérêt est seulement le bien de la personne aimée. Dieu est disposé, si c’est pour notre bien, à mourir sur une croix. En revanche, l’amour qui reste à taille humaine sera toujours lié d’une manière ou d’une autre à la compensation. Notre vie chrétienne est un chemin avec le Christ qui nous enseigne à aimer comme lui, jour après jour : les joies et les peines de la vie quotidienne, les sacrements, la prière… Une fois que nous lui avons ouvert les portes de notre cœur, même les réalités les plus ordinaires sont l’occasion d’un amour extraordinaire.
Dialogue avec le Christ
Mon Dieu, purifie mon cœur ! Ne me laisse pas dans la médiocrité de l’égoïsme mais accompagne-moi, car j’aimerais pouvoir aimer comme tu aimes.
Résolution
M’approcher d’une personne qui ne m’est naturellement pas particulièrement sympathique.
Père Melchior Poisson, LC
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Méditations : Regnum Christi
Texte de l’Évangile et informations liturgiques : © AELF – Paris – Tous droits réservés