Neuf jours avec Marie-Madeleine
Suivons Marie-Madeleine dans ses réflexions, sa rencontre avec le Christ, ses joies et ses souffrances en l’accompagnant de Galilée jusqu’à sa mort à Jérusalem et sa Résurrection.
Neuvaine de méditation et de prière
Par Jennifer Ristine
Introduction
Dans un monde toujours plus matérialiste qui admire toutefois les héros, les saints représentent ce que Superman signifie pour les personnages de bandes dessinées : des personnages classiques éternels, qui représentent le bien et triomphent des maux de la société, quelle que soit la multitude des idoles inventées pour distraire le commun des mortels. Contrairement aux héros de bandes dessinées, les saints ne sont ni mythiques, ni inventés par des procédés scientifiques expérimentaux, ni des phénomènes insolites. Ce sont de fragiles vases d’argile réceptifs à la grâce divine. Comme les héros de bandes dessinées, les saints sont uniques et au-delà de l’ordinaire. Mais contrairement aux personnages fictifs, la possibilité de participer à la communion des saints est ouverte à tous. C’est une école universelle pour tous.
Les saints « apparaissent » grâce à des rencontres libres, profondes et continuelles avec le Seigneur. Ils nous offrent un contrôle de la réalité. Personne n’est exempt d’une lutte quotidienne. Ils nous rappellent que notre cœur humain désire quelque chose de plus, qu’il recherche du sens et découvre une raison d’être en lui et au-delà de lui-même. En fin de compte, les saints sont des phares qui nous indiquent le chemin vers la maturité complète dans la liberté et l’amour. Les saints défient les « méchants » par leur simple témoignage de sainteté vécue au sein du désordre des difficultés de la vie. Ils ont choisi le bon allié, un guide qui ne demande rien d’autre que ce que lui-même a donné – sa vie par amour. Les saints redirigent ou gardent le cap de la foi, de l’espérance et de l’amour en toutes circonstances. Ils ont été fidèles jusqu’au bout. Et ils continuent leur fidélité au Seigneur, invisibles aux yeux humains. Leur stratégie ? Ils sont là pour nous.
Les saints sont nos amis. En tant que tels, ils nous invitent à partager les trésors spirituels qu’ils ont déjà reçus. Ils veulent partager la joie de leur profonde rencontre avec le Seigneur, qu’ils ont eu la merveilleuse grâce de réaliser. Saint François nous invite à la joie de vivre la simplicité évangélique pour découvrir le meilleur joyau de la providence du Père : détacher nos cœurs des biens terrestres. Mère Teresa nous invite à une compréhension intime de la soif de Jésus pour les âmes par la rencontre des pauvres et des malheureux. Quand nous rencontrons un saint qui nous attire, il est sûr que Dieu a envoyé son ambassadeur pour nous encourager, nous offrir des messages de vie et nous guider lorsque nous entrons dans le mystère de la relation dynamique avec Dieu.
Dans cette neuvaine – méditation de neuf jours – vous êtes invités à marcher avec Marie-Madeleine. Laissons-la partager avec nous les biens spirituels et les trésors qu’elle a découverts sur son chemin en devenant disciple missionnaire. Son parcours nous rappelle une vérité fondamentale : nous sommes créés par amour et pour l’amour. Nous portons notre vocation dans des vases fragiles. Le désir naturel d’amour implique la liberté de le suivre, mais il lui faut une boussole ou un guide. Marie-Madeleine a probablement goûté aux profondeurs de la liberté, un modèle de liberté qui l’a entraînée vers un genre de mort spirituelle et un autre l’a conduite vers une nouvelle vie. Une utilisation malencontreuse de la liberté l’avait liée à « sept démons ». En quelque sorte, peut-être pouvons-nous tous nous sentir concernés, en reconnaissant les idoles subtiles qui étouffent la vie de Dieu en nous. Mais la bonne nouvelle c’est que Jésus apparaît dans le désordre de notre vie. Nous avons Marie-Madeleine comme le témoin de cette bonne nouvelle. Comme il l’a réalisé avec Marie-Madeleine, Jésus vient à notre rencontre, nous prend par la main et nous invite à une liberté toujours plus nouvelle et profonde ; une liberté vécue selon notre dignité, faite à l’image de Dieu.
Conclusion
Les saints sont des personnes ordinaires qui s’ouvrent à l’action extraordinaire de Dieu. Ils découvrent une liberté intérieure à aimer Dieu et les autres en se laissant aimer au milieu des turpitudes de la vie. Ils n’attendent pas les circonstances idéales, mais vivent leur humanité avec le cœur empli de grâce. Ils acceptent l’invitation d’entrer dans la dynamique de la vie chrétienne qui, à son tour, les immerge dans le mystère pascal du Christ sous tous ses aspects.
L’image de Marie-Madeleine à la Pentecôte montre des signes de cette dynamique. La nouvelle image, créée par Danielle Storey, révèle la beauté de sa transformation à la Pentecôte. Marie-Madeleine nous rappelle que par notre création même nous possédons une dignité ; cependant notre nature blessée a besoin de rédemption et les circonstances de la vie peuvent nous déstabiliser. Jésus s’avance dans le chaos de nos vies pour restaurer ce qui était perdu et pour s’unir lui-même, l’époux, à sa bien-aimée. La bien-aimée est l’Église, à laquelle toute personne est appelée à appartenir. Dans un sens mystique nous sommes tous appelés à être cette épouse, en acceptant l’invitation aimante de l’époux. C’est une invitation à une intimité plus profonde, à une participation à sa mission, à aimer comme il nous a aimés. Nous devons être prêts, la lampe allumée.
Marie tient deux objets trouvés sur le site de l’ancienne Magdala. La lampe à huile de type hérodien représente son amour passionné pour Jésus qui l’entraîne à porter la lumière du Christ au monde. Le petit vase était utilisé pour les onguents, les baumes ou le parfum, représentant son génie féminin qui agit en agent de guérison dans le monde. Marie-Madeleine regarde au loin prête à agir, une flamme surmontant sa tête pour représenter les dons de l’Esprit Saint qui la consacre pour l’envoyer en mission.
Les cœurs et les rosettes sur son vêtement sont les symboles réels découverts sur une table de pierre au centre d’une synagogue, mise à jour en 2009, dans l’ancienne Magdala. Une rosette se trouve au centre de la pierre représentant le voile devant le Saint des Saints. Les cœurs se trouvant sur Marie-Madeleine représentent l’amour ardent qui la contraint à partager la Bonne Nouvelle. La rosette symbolise le mystère de la présence de Dieu que voile son humanité, nous rappelant que nous-mêmes portons le Seigneur dans des vases fragiles. Par la grâce, Dieu habite en nous de façon intime et désire que nous le fassions connaître aux autres.
Créons des liens d’amitié avec Marie-Madeleine et demandons-lui de partager les biens spirituels qu’elle a reçus du Seigneur, afin que nous répondions plus complètement à l’appel à la conversion, accompagnant Jésus quelles qu’en soient les circonstances, en étant des disciples missionnaires emplis d’un amour ardent pour le Seigneur.
La neuvaine en version anglaise est disponible ici.
Jennifer Ristine a également publié, en anglais, le livre Mary Magdalene – Insights from ancient Magdala
Vidéo inspirée de la neuvaine de Jennifer Ristine. Images : Danielle Storey Chant : Magda Szcuka Video : NonStopART by Trio Tree