Mettons-nous en route avec empressement !
Message du pape François pour les Journées mondiales de la Jeunesse 2023 à Lisbonne
L’ange Gabriel dit à Marie : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et (…) celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu. Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils et en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait la femme stérile. Car rien n’est impossible à Dieu. »
Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » Alors l’ange la quitta.
En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth (…) Élisabeth s’écria d’une voix forte : « (…) D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? »
(Luc 1, 35-40.42-43)
L’empressement de Marie, un modèle à suivre pour la jeunesse
Marie, en qui le Fils de Dieu venait de s’incarner, s’est mise en route avec empressement pour se mettre au service de sa cousine Élisabeth. Voici l’attitude et le comportement que le pape François présente aux jeunes comme modèle à suivre dans leur propre vie, à l’occasion de son message pour les 37e Journées mondiales de la Jeunesse.
« En ces temps difficiles, alors que l’humanité, déjà éprouvée par le traumatisme de la pandémie, est déchirée par le drame de la guerre, Marie rouvre pour tous (…) le chemin de la proximité et de la rencontre. » Le pape espère et croit fermement que « l’expérience que beaucoup [de jeunes] vivront à Lisbonne en août prochain représentera un nouveau départ [pour eux] et pour toute l’humanité. »
« Marie, après l’Annonciation, aurait pu se concentrer sur elle-même, sur les inquiétudes et les craintes dues à sa nouvelle condition. Mais non, elle fait entièrement confiance à Dieu. Elle pense plutôt à Élisabeth. » Elle a confiance, car « elle est certaine que les plans de Dieu sont le meilleur projet possible pour sa vie ».
Puisqu’elle a accueilli Jésus en son sein, « Marie devient temple de Dieu » et également « image de l’Église porteuse de la Bonne Nouvelle ! » En fait, « faire l’expérience de la présence du Christ (…) est la plus grande joie spirituelle, une explosion de lumière qui ne peut laisser personne “immobile”. Elle nous met immédiatement en mouvement et nous pousse à porter cette nouvelle aux autres, à témoigner de la joie de cette rencontre ».
Un empressement enthousiaste vers notre prochain
Marie, la jeune mère de notre Sauveur, est un modèle pour les jeunes d’aujourd’hui, continuellement stimulés par leurs téléphones portables, à rester « immobiles (…) à contempler leur propre image, “pris au piège” dans des réseaux ».
Marie ne s’est pas laissé prendre dans le piège du narcissisme. Au contraire, elle était « en sortie d’elle-même », elle allait avec un empressement enthousiaste « vers le tout Autre qu’est Dieu et vers les autres, ses frères et sœurs, surtout les plus démunis, comme l’était sa cousine Élisabeth ».
Voir une vieille femme, au sixième mois d’une grossesse tardive, essayer de puiser l’eau d’un puits, la transporter à la maison, fendre du bois, soulever la marmite sur la crémaillère, etc. nous encouragerait à l’aider immédiatement. Mais, souvent, nous sommes si occupés par nos activités, nos soucis et nos réseaux virtuels que nous ne remarquons même pas les besoins des autres. En ce domaine, Marie est un modèle lumineux : avant même de voir sa vieille cousine de ses propres yeux, l’amour de Dieu l’a rendue consciente et attentive à ses besoins. Sans qu’on lui demande quoi que ce soit, elle a pris les devants et parcouru un long voyage pour lui rendre service avec tendresse.
« Marie s’est laissé interpeller par le besoin de sa cousine âgée. Elle ne s’est pas dérobée. Elle n’est pas restée indifférente. Elle a pensé plus aux autres qu’à elle-même. Et cela a donné du dynamisme et de l’enthousiasme à sa vie. Chacun d’entre vous peut se demander : comment est-ce que je réagis face aux besoins que je vois autour de moi ? Est-ce que je pense immédiatement à une justification pour me désengager, ou est-ce que je m’intéresse et me rends disponible ? »
Mais… pourquoi Marie est-elle allée chez Élisabeth « avec empressement » ? N’aurait-elle pas pu prendre son temps, laissant Élisabeth se démener quelques jours de plus avec l’aide de son vieil époux ? Qu’est-ce qui a motivé Marie à y aller tout de suite ? Le pape François trouve la réponse dans une citation de saint Ambroise : « C’est parce qu’elle était heureuse de la promesse et désireuse d’accomplir un service avec dévotion, avec l’élan qui lui venait de la joie intime. (…) La grâce du Saint-Esprit ne souffre pas de lenteur. »
Un empressement sain et saint
Cet empressement n’a rien à voir avec la précipitation et le stress qui nous envahissent lorsque nous vivons à 100 à l’heure. François nous prévient qu’il existe « une hâte qui n’est pas bonne, comme celle qui nous porte à vivre de manière superficielle, à prendre tout à la légère, sans engagement ni attention, sans vraiment participer aux choses que nous faisons ; la hâte qui nous fait vivre, étudier, travailler, fréquenter les autres sans y mettre notre tête, et encore moins notre cœur ». En revanche, un empressement sain et saint, comme celui de Marie, « nous pousse toujours vers le haut et vers l’autre ».
« Face à un besoin concret et urgent, il faut agir vite. Combien de personnes dans le monde attendent la visite de quelqu’un qui s’occupera d’elles ! Combien de personnes âgées, de malades, de prisonniers, de réfugiés ont besoin de notre regard compatissant, de notre visite, d’un frère ou d’une sœur qui surmonte les barrières de l’indifférence ! »
Aux générations branchées aux réseaux sociaux, aux personnes qui cherchent à être valorisées par de nombreuses réactions « j’aime » sur ce qu’ils postent sur leur réseau préféré, le pape François explique que : « Marie est l’exemple d’une jeune qui ne perd pas de temps à rechercher l’attention ou l’approbation des autres – comme c’est le cas lorsque nous dépendons des “j’aime” sur les réseaux sociaux – mais qui se met en quête de la connexion la plus authentique, celle qui naît de la rencontre, du partage, de l’amour et du service. »
Indéfectible soutien de Marie qui nous rend visite
La Vierge Marie est un exemple vivant de cette connexion authentique avec les autres ; pas seulement pendant sa vie terrestre en Israël il y a 2000 ans, mais aussi durant les siècles suivants… et jusqu’à aujourd’hui. Depuis son Assomption au ciel, elle vient à nous, grâce à ses apparitions, avec empressement et amour, à des moments où nous en avons le plus besoin dans tant de pays et d’époques. Ne serait-ce qu’en France, au XIXe siècle, la Vierge Marie est venue à notre aide à Paris (Rue du Bac), La Salette, Lourdes, Pontmain et Pellevoisin. Et, pendant la Première Guerre mondiale, elle a rencontré les trois petits bergers de Fatima pour répondre aux besoins urgents de toute l’humanité.
C’est là même, à Fatima, que le pape François invite les jeunes à se rendre avec empressement aux 37e Journées mondiales de la Jeunesse. Les moins jeunes pourront suivre cet évènement grâce aux moyens de communication. Ainsi, ensemble, nous pourrons apprendre de Marie à nous laisser emplir de l’amour du Christ, nous mettre ensuite en route avec empressement pour rencontrer les autres et rendre service aux personnes dans le besoin avec l’enthousiasme et la tendresse de ceux qui, comme elle, font l’expérience de l’amour de Jésus.