Me voici, comme je suis
Dimanche 10 mars 2024
4e dimanche de Carême, de Laetare
Couleur liturgique : rose
Évangile selon saint Jean 3, 14-21
En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème : « De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle. Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. Celui qui croit en lui échappe au Jugement, celui qui ne croit pas est déjà jugé, du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.
Et le Jugement, le voici : la lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. Celui qui fait le mal déteste la lumière : il ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dénoncées ; mais celui qui fait la vérité vient à la lumière, pour qu’il soit manifeste que ses œuvres ont été accomplies en union avec Dieu. »
Prière
Mon Père, en commençant cette prière, je veux mettre en pratique ce que la Vierge de Kibeho a enseigné à la visionnaire Valentine[1] : « Vous devez commencer vos prières en offrant à Dieu tout ce que vous cachez dans votre âme. Dieu voit chacune de vos actions et connaît toutes vos pensées ; vous ne pouvez rien lui cacher. Mais vous devez les lui dire vous-mêmes. Vous devez être prêts et assez forts pour lui confesser toutes vos transgressions de corps, de pensées et d’esprit. Ne gardez rien ; admettez toutes vos mauvaises actions et pensées. Ensuite, vous devez demander à Dieu son pardon, du fond de votre cœur. Ayez l’assurance que si vous confessez et demandez pardon sincèrement, il vous pardonnera. En commençant ainsi, les péchés que vous portez ne seront pas une distraction d’une prière sincère (…) votre cœur est propre et votre conscience est transparente. Priez-le avec ferveur (…) »
[1] Cf. Ilibagiza, Immaculée, Our Lady of Kibeho. Mary Speaks to the World from the Heart of Africa, Hay House, United States of America, 20094, 121. La traduction est mienne. Consulter aussi http://kibeho-sanctuary.com/fr/a-propos/localisation.html [19-01-2023].
Demande
Accorde-moi de croire assez, Seigneur, pour me montrer à toi.
Réflexion
- « Celui qui fait le mal déteste la lumière : il ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dénoncées. »
Se cacher lorsque l’on a fait le mal, Seigneur, c’est, en fait, un bon signe, dans un certain sens, car cela veut dire que l’on sait qu’on a mal fait, comme Adam et Ève dans le jardin d’Eden (cf. Gn 3, 8).
Il y a quelque chose en moi qui se tord en lisant les paroles de Marie. Il y a quelque chose qui recule… pour me servir des arbres-mêmes que tu m’as donnés pour vivre (cf. Gn 3, 8). Je voudrais qu’ils me servent d’obstacle entre toi et moi. Ces arbres, que sont-ils ? Chacun se cache derrière ses arbres à lui. Nicodème, dans le passage d’aujourd’hui, se cache en choisissant la nuit (cf. Jn 3, 2). Il se cache derrière de belles affirmations et des questions – sans engagement (cf. Jn 3, 2.4).
Et moi, Seigneur ? Où donc se trouve ma cachette ? Tous mes arbres sont bons en soi… mais ils ne sont pas faits pour cacher le mal. - « Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. »
Voilà. C’est ce que la Vierge a dit : soyez assurés de recevoir le pardon.
La meilleure chose que je puisse faire, en d’autres mots, et peut-être la plus difficile, c’est, au beau milieu de la faute, de la culpabilité, de te regarder, toi, c’est de croire que tu as « tellement aimé le monde que tu nous as donné [ton] Fils unique afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle ». Oui, c’est de préférer la lumière ; c’est de la laisser entrer. Si j’ai des choses à cacher et du mal à venir « à la lumière pour que soit manifeste que [mes] œuvres ont été accomplies en union avec [toi] », la grande œuvre que je peux faire pour tout compenser, c’est de laisser la lumière entrer dans mes ténèbres, même si ma honte me ronge, parce que « celui qui ne croit pas est déjà jugé, du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu ». Mais celui qui croit, lui… celui qui croit… - « Celui qui croit en lui échappe au Jugement. »
C’est justement en choisissant « l’œuvre » la plus importante, celle de croire en ton amour en Jésus, que tout le reste disparaît à tes yeux. Quand arrive la lumière, il n’y a plus de ténèbres. On peut la chercher. Elle n’y est plus. C’est alors que tu ne vois que ton Fils. Tu ne vois que ton fils, ta fille, en ton Fils. Tu ne vois plus qu’une seule « œuvre [qui a été accomplie] en union avec [toi] », celle de ton Fils. C’est alors que je ne suis plus caché(e) dans les arbres, mais dans son Arbre de vie qu’est la Croix. C’est alors que je n’ai plus de honte (cf. Is 45, 17-22 ; Eph 5, 8-14 ; 1 Jn 3, 3-5), car il l’a toute prise sur lui en prenant sur lui mes péchés. C’est alors que j’échappe au jugement (cf. Jn 3, 18).
Dialogue avec le Christ
Père, merci ! Merci pour ton Fils. Merci pour tant d’amour. Merci de descendre dans mes ténèbres. Merci de m’avoir montré le chemin de retour vers le vrai Arbre de la vie : Jésus-Christ, qui s’était toujours trouvé au milieu du jardin d’Eden (cf. Gn 3, 24), qui, enflammé d’amour, est venu me chercher sur mon arbre de mort au Calvaire de mon péché, en me disant « Où es-tu ? » (Gn 3, 9), et qu’il a transformé en arbre de vie éternelle (cf. Jn 3, 15). Oui, ton Fils Jésus-Christ est l’arbre de vie derrière qui je peux me cacher.
Résolution
Aujourd’hui, chaque fois que j’aurai honte, je me cacherai dans le Cœur de Jésus en laissant entrer sa lumière et en lui demandant pardon.
Véronique Chevrier, consacrée de Regnum Christi
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Méditations : Regnum Christi
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