« Ma fille est morte à l’instant ; mais viens, et elle vivra »
Lundi 4 juillet 2022
Couleur liturgique : vert
Évangile selon saint Matthieu 9, 18-26
En ce temps-là, tandis que Jésus parlait aux disciples de Jean le Baptiste, voilà qu’un notable s’approcha. Il se prosternait devant lui en disant : « Ma fille est morte à l’instant ; mais viens lui imposer la main, et elle vivra. » Jésus se leva et le suivit, ainsi que ses disciples. Et voici qu’une femme souffrant d’hémorragies depuis douze ans s’approcha par derrière et toucha la frange de son vêtement. Car elle se disait en elle-même : « Si je parviens seulement à toucher son vêtement, je serai sauvée. » Jésus se retourna et, la voyant, lui dit : « Confiance, ma fille ! Ta foi t’a sauvée. » Et, à l’heure même, la femme fut sauvée. Jésus, arrivé à la maison du notable, vit les joueurs de flûte et la foule qui s’agitait bruyamment. Il dit alors : « Retirez-vous. La jeune fille n’est pas morte : elle dort. » Mais on se moquait de lui. Quand la foule fut mise dehors, il entra, lui saisit la main, et la jeune fille se leva. Et la nouvelle se répandit dans toute la région.
Prière
Dieu, tu es mon Dieu, tu te révèles à nous, « Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de vérité » (Ex 34, 6). Merci pour tout !
Demande
Seigneur, tu n’es pas un Dieu lointain. Tu es proche de l’homme, incarné, proche de tout ce qui fait nos vies. Rien de ce qui nous concerne ne t’est indifférent. Tu te penches avec tendresse et pitié sur chacune de nos misères.
Réflexion
- Voici deux miracles imbriqués l’un dans l’autre. Et que de différences dans ces deux situations ! D’un côté, un notable juif. De l’autre, une femme impure, exclue de la société à cause de ses pertes de sang. Un homme qui se prosterne et implore Jésus pour la guérison de sa fille. Une femme qui ne veut être ni vue ni entendue, qui cherche juste à toucher la frange du manteau de Jésus. Un homme entouré d’un grand nombre de serviteurs, des joueurs de flûte sont présents pour sa fille. Une femme seule, sans doute rejetée par son mari, et ne pouvant s’occuper ni de ses enfants ni de sa maison à cause de son impureté continuelle. Leur seul point commun est peut-être cette mention curieuse qui les réunit : une jeune fille de 12 ans, une femme malade depuis 12 ans. Le chiffre 12, comme les 12 tribus d’Israël ou comme les 12 disciples, représente l’élection. Deux femmes que la grâce a devancées et que Jésus a aimées le premier.
- Dès que Jaïre expose sa demande, « Jésus se leva et le suivit ». Jésus semble parti pour exaucer Jaïre. Mais tout ne va pas être facile pour ce notable. Sur le chemin de sa maison, Jésus s’arrête. Une femme impure, dans la foule, a touché le maître. Comment Jaïre va-t-il réagir ? Va-t-il s’impatienter contre cette femme, lui reprocher de retarder l’arrivée de Jésus auprès de sa fille ? La critiquer parce qu’elle a rituellement rendu Jésus impur et qu’alors celui-ci ne pourra plus se rendre auprès de sa fille malade ?
Si Jésus n’éprouve pas directement la foi de Jaïre, il semble bien qu’il éprouve sa charité. Jaïre en aurait eu des raisons de maugréer contre cette femme, lui qui connaît les lois rituelles par cœur. Et pourtant, Jaïre est un modèle pour nous par sa patience et son silence charitable, alors que chaque minute doit être très longue pour lui… - Saint Marc (5, 21-43), plus complet que Matthieu sur ce récit, note que dès que la femme a touché le vêtement de Jésus, « l’hémorragie s’arrêta, et elle ressentit dans son corps qu’elle était guérie de son mal. » Pourtant, malgré cette guérison qu’elle sent en elle, Jésus l’exhorte encore à la confiance. Car c’est un surcroît de don qu’il veut lui donner : le salut ! La femme est guérie puis sauvée : « Et, à l’heure même, la femme fut sauvée. » Par une rencontre personnelle avec cette femme rendue humble par tant de souffrances, il enlève de son cœur toute crainte, la crainte d’avoir mal fait, d’avoir enfreint les lois rituelles, la crainte d’avoir dérobé, sans la demander, la grâce de la guérison.
Jésus verse dans son âme « une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante » (Lc 6, 38) : la guérison, le salut, la paix du cœur, la conviction d’être aimée telle qu’elle est, maintenant et pour toujours, par son créateur et son rédempteur.
Dialogue avec le Christ
Et moi, comment aurais-je fait pour te parler, Jésus ? Pour te livrer mon cœur ?
Serais-je allé me prosterner devant toi devant toute la foule ? Aurais-je tout bravé pour te retrouver comme la femme hémorroïsse ?
Qu’ai-je sur le cœur à te dire ? Est-ce que je sais m’approcher simplement de toi pour te faire part de mes besoins ? Oui, je sais que tu sais tout, Seigneur, mais tu veux tout apprendre de moi. Et je sais que tu m’écoutes avec une attention grave, profonde et soutenue. Aide-moi à t’ouvrir mon cœur avec simplicité.
Résolution
Il est un autre point commun entre ces deux rencontres avec Jésus : « Un notable s’approcha » et « une femme s’approcha ». Tous les deux s’approchent de Jésus. Est-ce que, moi aussi, je veux m’approcher de Jésus ?
Je réfléchis à la manière particulière dont aujourd’hui je veux m’approcher de Jésus : une visite au très Saint-Sacrement dans une église, un moment de lecture de l’Évangile, une confession, un moment donné à un frère ou une sœur, etc.
Patricia Freisz, membre de Regnum Christi
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Méditations : Regnum Christi
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