L’obéissance à ta Parole
Mardi 23 janvier 2024
Couleur liturgique : vert
Évangile selon saint Marc 3, 31-35
En ce temps-là, comme Jésus était dans une maison, arrivent sa mère et ses frères. Restant au-dehors, ils le font appeler. Une foule était assise autour de lui ; et on lui dit : « Voici que ta mère et tes frères sont là dehors : ils te cherchent. » Mais il leur répond : « Qui est ma mère ? qui sont mes frères ? » Et parcourant du regard ceux qui étaient assis en cercle autour de lui, il dit : « Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. »
Prière
Seigneur Jésus-Christ, je viens humblement devant toi avec un cœur rempli de gratitude. Merci pour ton amour infini et ta grâce qui m’entourent chaque jour. Aide-moi à comprendre tes enseignements et à les appliquer dans ma vie quotidienne.
Demande
Seigneur, ouvre les portes de mon cœur à l’écoute et à l’obéissance à ta Parole.
Réflexion
- « Comme Jésus était dans une maison, arrivent sa mère et ses frères. »
La scène de l’Évangile que nous méditons fait penser, à quelques détails près, à l’épisode de Jésus perdu et retrouvé au Temple par ses parents. Rappelons-nous comment Marie et Joseph avaient cherché leur enfant au milieu des caravanes, sur les places de la ville, pour le retrouver au milieu des docteurs de la loi, dans le Temple de Jérusalem.
Aujourd’hui, Jésus est retrouvé dans une maison, et non dans le Temple, pour annoncer la Bonne Nouvelle. Il est au milieu d’une foule de gens captivés par la sagesse de ses paroles. Non pas des docteurs de la loi mais de simples gens du peuple. Dieu rejoint les tout-petits, ceux qui veulent bien lui ouvrir les portes. Lui, Majesté, s’installe dans notre environnement, il se veut plus près de nos réalités, il fait partie de notre quotidien.
Malheureusement, nous avons tendance à détacher Dieu de certains aspects de notre vie. Nous croyons qu’il n’est présent que lorsque nous sommes dans une attitude ou un cadre strictement religieux, devant le tabernacle, à la messe du dimanche, dans une assemblée de prière, etc. Mais la présence du Christ parmi le peuple, avec les gens du quotidien (collecteurs d’impôt, pêcheurs, enfants, etc.) sur les places publiques, les rues de Jéricho, dans les foyers de ses amis, Marthe et Marie, nous montre que le Seigneur brise le conformisme et sa présence n’est pas circonstancielle, pas uniquement pour les occasions particulières. Il nous dit bien : « Et moi, je suis avec vous tous les jours (…) » (Mt 28, 20)
Même si très souvent nous n’y pensons pas, notre Seigneur se trouve toujours avec nous, peu importe le lieu, peu importe ce que nous faisons et qui nous sommes, bons ou pécheurs. - « Qui est ma mère ? qui sont mes frères ? »
Il y a deux aspects dans les propos de Jésus mais qui ne se contredisent aucunement : d’une part, il insinue un détachement ou un renoncement aux liens de sang – liens de chair – et d’autre part, un attachement aux liens spirituels ou divins si l’on peut l’exprimer ainsi.
Jésus nous invite par ces propos à comprendre que ce qui est primordial : ce n’est pas le lien charnel mais le lien divin qui fait de nous des enfants du Père grâce à Jésus lui-même. La chair ne peut nous attribuer un tel privilège : la parenté divine ou une filiation divine. « La chair et le sang sont incapables de recevoir en héritage le royaume de Dieu, et ce qui est périssable ne reçoit pas en héritage ce qui est impérissable » nous précise saint Paul (1 Co 15, 50).
Il nous faut aller au-delà et comprendre que Jésus nous montre simplement le moyen de faire partie du royaume, d’entrer dans la famille des enfants de Dieu. Avoir une disposition de cœur à l’écoute et à l’obéissance à la Parole de Dieu.
Seulement, nous, créatures, à moins de naître de nouveau – la révélation de l’Esprit de Dieu en nous – nous n’avons connu que la chair puisque nous sommes d’abord nés dans la chair. C’est pourquoi les paroles de Jésus peuvent paraître rudes si nous ne regardons que ce seul aspect. Le Christ rejetterait-il sa propre mère, ses frères, les gens de sa maison ?
Et sur ce point, je voudrais partager avec vous l’homélie de saint Augustin sur l’Évangile de saint Matthieu :
« Faites attention, je vous en supplie, à ce que dit le Christ Seigneur, étendant la main vers ses disciples : Voici ma mère et mes frères. Et ensuite : Celui qui fait la volonté de mon Père, qui m’a envoyé, c’est lui mon frère, ma sœur, ma mère.
Est-ce que la Vierge Marie n’a pas fait la volonté du Père, elle qui a cru par la foi, qui a conçu par la foi, qui a été élue pour que le salut naquît d’elle en notre faveur, qui a été créée dans le Christ avant que le Christ fût créé en elle ? Sainte Marie a fait, oui, elle a fait la volonté du Père, et par conséquent, il est plus important pour Marie d’avoir été disciple du Christ que d’avoir été mère du Christ ; il a été plus avantageux pour elle d’avoir été disciple du Christ que d’avoir été sa mère. Donc, Marie était bienheureuse, parce que, avant même d’enfanter le Maître, elle l’a porté dans son sein. Voyez si ce que je dis n’est pas vrai. Comme le Seigneur passait, suivi par les foules et accomplissant des miracles divins, une femme se mit à dire : Heureux, bienheureux, le sein qui t’a porté ! Et qu’est-ce que le Seigneur a répliqué, pour éviter qu’on ne place le bonheur dans la chair ? Heureux plutôt ceux qui entendent la parole de Dieu et la gardent ! Donc, Marie est bienheureuse aussi parce qu’elle a entendu la parole de Dieu, et l’a gardée : son âme a gardé la vérité plus que son sein n’a gardé la chair.
La Vérité, c’est le Christ ; la chair, c’est le Christ. La vérité, c’est le Christ dans l’âme de Marie ; la chair, c’est le Christ dans le sein de Marie. Ce qui est dans l’âme est davantage que ce qui est dans le sein. Sainte Marie, heureuse Marie ! Et pourtant l’Église vaut mieux que la Vierge Marie. Pourquoi ? Parce que Marie est une partie de l’Église, un membre éminent, un membre supérieur aux autres, mais enfin un membre du corps entier. S’il s’agit du corps entier, le corps est certainement davantage qu’un seul membre. Le Seigneur est la tête, et le Christ total est à la fois la tête et le corps. Bref, nous avons un chef divin, nous avons Dieu pour tête. Donc, mes très chers, regardez vous-mêmes : vous êtes les membres du Christ, et vous êtes le corps du Christ. Comment l’êtes-vous ? Faites attention à ce qu’il dit : Voici ma mère et mes frères. Comment serez-vous la mère du Christ ? Celui qui entend, celui qui fait la volonté de mon Père, qui est aux cieux, celui-là est mon frère, ma sœur, ma mère. En effet, je comprends bien : mes frères ; je comprends bien : mes sœurs. Car il n’y a qu’un seul héritage : c’est pourquoi, le Christ, alors qu’il était le Fils unique, n’a pas voulu être seul : dans sa miséricorde, il a voulu que nous soyons héritiers du Père, que nous soyons héritiers avec lui. »
Dialogue avec le Christ
Mon bien-aimé Jésus, dans le silence de mon cœur, je désire t’accueillir. Merci pour ta présence constante dans ma vie. Guide-moi sur le chemin de la vérité et de l’amour, ouvre mes yeux à ta sagesse et à ta volonté afin d’avoir part au Royaume que tu promets.
Résolution
Puisque le Seigneur est toujours avec nous, je prendrai un moment de silence aujourd’hui devant le crucifix ou devant la crèche pour voir comment appliquer ses enseignements dans ma vie quotidienne.
Sophia Adjon, membre de Regnum Christi
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Méditations : Regnum Christi
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