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« Les gens de chez lui affirmaient : il a perdu la tête »

Samedi 22 janvier 2022

Saint Vincent, diacre et martyr

Couleur liturgique : vert

Évangile selon saint Marc 3, 20-21

En ce temps-là, Jésus revint à la maison, où de nouveau la foule se rassembla, si bien qu’il n’était même pas possible de manger. Les gens de chez lui, l’apprenant, vinrent pour se saisir de lui, car ils affirmaient : « Il a perdu la tête. »

Prière

Me voici, Seigneur, devant toi en ce jour. Merci pour cette nouvelle journée. Merci de nous avoir donné Marie comme mère qui nous accompagne plus spécialement ce samedi.

Demande

Seigneur, envoie-moi ton Esprit afin que mon cœur puisse devenir ta maison où tu pourras trouver du repos. Rends moi disponible à ton enseignement et fais de moi ton disciple.

Réflexion

  1. « Jésus revint à la maison (…) »
    Ce très court passage de l’Évangile d’aujourd’hui est cependant plein de violence et de contradictions.
    En ce début d’Évangile de Marc, nous suivons Jésus au commencement de sa prédication en Galilée. Les foules le suivent, enthousiastes par ses guérisons et ses miracles, mais aussi intriguées par cet enseignement nouveau qui répond à leurs désirs. Jésus revint à la maison juste après l’institution de ses douze apôtres et certainement avec eux. On peut imaginer aisément que ce temps de retour à la maison peut être perçu comme un temps de repos et de tranquillité ; or la foule s’y rassemble… Voilà donc Jésus et sa toute nouvelle communauté apostolique débordée par la foule.
    Est-ce que j’accepte d’être dérangé dans mes habitudes, d’accepter d’élargir le cercle de ma petite équipe spirituelle ou de mon groupe de prière, de ma famille spirituelle, ma communauté paroissiale, à d’autres que je n’ai pas forcément choisis ?
  2. « Les gens de chez lui (…) vinrent pour se saisir de lui. »
    Ce sont ses proches, ceux qui l’ont connu comme fils de Marie et de Joseph qui arrivent, non pas dans le même état d’esprit que la foule qui attend ce nouveau message d’espérance qu’offre Jésus, mais avec une autorité sur lui qu’ils se donnent à eux-mêmes, par le fait de leur connaissance ancienne.
    M’arrive-t-il parfois, moi aussi, de penser avoir des droits sur les personnes de mon entourage que je connais bien ? Ou encore sur les membres de mon équipe ou de mon groupe de prière par exemple ? Est-ce que j’accepte que l’autre puisse changer ? Grandir spirituellement indépendamment de moi ? Qu’il puisse avoir des charismes autres que les miens ? Des succès apostoliques que je n’ai pas ?
  3. « Il a perdu la tête. »
    Jésus est incompris et il dérange, comme de nombreux prophètes…. Cet entourage, fort de ce qu’il croit être sa connaissance de Jésus, vient le chercher pour le faire taire. Bien sûr, son langage est nouveau et il dérange. Bien sûr, Jésus par sa présence nous entraîne sur des chemins inconnus.
    Pour ma part, si je m’imaginais dans cette scène, où me placerais-je ? Avec les nouveaux apôtres ? Avec la foule ? Ou avec « les gens de chez lui » ? Est-ce que parfois je me sens dérangée par Jésus ? Quelle est alors ma réaction ?
    En ce samedi, je peux penser à Marie qui, elle, n’est pas là avec ceux qui se disent proches et qui veulent faire taire Jésus ; son fiat a été définitif. Elle n’a pas été « prudente » lors de l’annonce de l’ange, elle n’a pas fait de calculs et ne s’est pas laissé entraîner par la crainte : « Que va dire le village ? que va dire Joseph ? Où cela va-t-il me mener ? » Sans retourner son regard sur elle, elle a eu cette radicale simplicité des enfants de Dieu qui ne se regardent que dans le regard de Dieu et ne se reçoivent que de la tendresse du Père, ce qui l’a conduit à ce « oui » radical, elle a tout simplement plongé dans la foi. Elle a toujours été là, près de Jésus, jusqu’au pied de la croix, en gardant et méditant toutes choses en son cœur.  

Dialogue avec le Christ

Seigneur, habite non seulement mon cœur mais, comme tu l’as fait pour saint Jean lors de la dernière Cène, prends-moi aujourd’hui sur ton Cœur, afin que rien ne puisse me séparer de toi, ni les autres, ni mes activités, ni mes propres pensées, et que je puisse partager avec toi tout ce que je vais accomplir aujourd’hui.

Résolution

Rien qu’aujourd’hui, comme dans la célèbre Prière du pape Jean XXIII, quel fiat puis-je décider pour mieux suivre Jésus ? Quelle plongée dans la foi m’est demandée aujourd’hui :  oraison, accueil d’un projet autre que le mien, difficulté particulière, etc.

Nicole Guérin, membre de Regnum Christi
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Méditations : Regnum Christi
Texte de l’Évangile et informations liturgiques : © AELF – Paris – Tous droits réservés