« Les cheveux de votre tête sont tous comptés »
Vendredi 15 octobre 2021
Sainte Thérèse d’Avila, vierge et docteur de l’Église
Couleur liturgique : blanc
Évangile selon saint Luc 12, 1-7
En ce temps-là, comme la foule s’était rassemblée par milliers au point qu’on s’écrasait, Jésus, s’adressant d’abord à ses disciples, se mit à dire : « Méfiez-vous du levain des pharisiens, c’est-à-dire de leur hypocrisie. Tout ce qui est couvert d’un voile sera dévoilé, tout ce qui est caché sera connu. Aussi tout ce que vous aurez dit dans les ténèbres sera entendu en pleine lumière, ce que vous aurez dit à l’oreille dans le fond de la maison sera proclamé sur les toits. Je vous le dis, à vous mes amis : Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, et après cela ne peuvent rien faire de plus. Je vais vous montrer qui vous devez craindre : craignez celui qui, après avoir tué, a le pouvoir d’envoyer dans la géhenne. Oui, je vous le dis : c’est celui-là que vous devez craindre. Est-ce que l’on ne vend pas cinq moineaux pour deux sous. Or pas un seul n’est oublié au regard de Dieu. À plus forte raison les cheveux de votre tête sont tous comptés. Soyez sans crainte : vous valez plus qu’une multitude de moineaux. »
Prière
Je crois en toi, mon Dieu, je crois que tu es présent ici, avec moi. Je me mets en ta présence, toi qui as tout créé, qui m’as créé, qui remplis tout. Augmente ma foi en toi. J’espère en toi, mon Dieu. J’espère en ta Parole, en tes promesses. J’espère en la vie éternelle, cette vie qui est le but de ma vie sur terre. Augmente mon espérance, donne-moi de vivre les yeux fixés sur toi. Je t’aime ô mon Dieu, mais affermis mon amour si faible et inconstant. Mets en moi ton amour qui pénètre tout et consume tout.
Demande
Seigneur, fais-moi percevoir ton regard d’amour sur moi.
Réflexion
- « Pas un seul moineau n’est oublié au regard de Dieu. »
Cette phrase ne nous parle pas d’écologie, mais bien de l’immense préoccupation de notre Dieu pour sa création. Il n’est pas un Dieu « horloger », comme disait les philosophes des Lumières, qui aurait créé le monde avant de l’abandonner à ses lois physiques et répétitives. Au contraire, il prend soin de chaque moineau, de chaque créature, de tout ce qu’il a tiré du néant.
Moi aussi, je suis constamment dans sa pensée. Il a un regard particulier pour moi, un regard de tendresse, de bonté, de paix, posé sur moi en chaque instant de ma vie. C’est ce regard de Dieu qui me maintient dans l’existence, qui me donne la force de vivre. En effet, qui pourrait vivre en dehors de Dieu ? - « Craignez celui qui (…) a le pouvoir d’envoyer dans la géhenne. »
Cette phrase semble contredire le point précédent. De qui s’agit-il, en effet, sinon de Dieu ? Personne sur terre ou dans le ciel n’a le pouvoir de nous envoyer en enfer, sinon Dieu lui-même… Toutefois, même s’il est vrai que Dieu peut nous faire périr éternellement, il ne le fera jamais de sa propre volonté, parce qu’il a laissé la liberté de condamner ou de sauver à quelqu’un d’autre : nous-mêmes ! En nous créant libres – contrairement aux moineaux – Dieu nous a remis le pouvoir de choisir la vie ou la mort, de l’aimer ou de le refuser, de suivre ses commandements ou de suivre nos propres désirs et caprices. Voilà qui nous devons craindre, et demandons au Seigneur avec insistance, comme le prêtre le fait juste avant la communion : « Ne permet pas que je sois séparé de toi. » - « Soyez sans crainte. »
À nouveau, l’Évangile fait un virage à 180 degrés. Après nous avoir recommandé la crainte, le Seigneur nous dit de ne plus craindre et il en expose la raison : « Vous valez plus qu’une multitude de moineaux. » Comment en effet penser que Dieu, si bon, qui veille sur ses oiseaux, laissera sans sourciller l’une de ses créatures chéries – pour laquelle son Fils a donné son sang – choisir le péché et se laisse entraîner vers la mort éternelle ? Nous savons bien en effet que nous sommes faibles, et que nous péchons souvent, parfois même un peu contre notre désir profond. Dieu le sait aussi et il est là pour nous soutenir de sa grâce, pour mettre sur notre chemin les occasions, les personnes qui nous permettent de nous rapprocher de lui. Ayons donc une grande confiance en la délicatesse de la main de Dieu qui, tout en maintenant notre liberté, nous conduit avec patience sur le chemin de la vie.
Dialogue avec le Christ
Ô Père, toi qui me regardes avec amour, je crois que tu veilles sur moi. Je crains parfois ma faiblesse, mes mauvais penchants. Soutiens-moi de ta force ! Ne me laisse pas seul car ma liberté n’est pas assez forte pour choisir le bien. Donne-moi ta grâce, qui m’aide à t’aimer, à suivre ta volonté, à vivre selon l’Esprit du Christ ton Fils.
Résolution
Aujourd’hui, devant une faiblesse de ma part, je ferai un acte intérieur de confiance en Dieu.
Père Matthieu Boo d’Arc, LC
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Méditations : Regnum Christi
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