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Le tombeau vide

Samedi 3 avril 2021

Samedi Saint (veillée pascale)

Couleur liturgique : blanc

Évangile selon saint Marc 16, 1-7

Le sabbat terminé, Marie Madeleine, Marie, mère de Jacques, et Salomé achetèrent des parfums pour aller embaumer le corps de Jésus. De grand matin, le premier jour de la semaine, elles se rendent au tombeau dès le lever du soleil. Elles se disaient entre elles : « Qui nous roulera la pierre pour dégager l’entrée du tombeau ? » Levant les yeux, elles s’aperçoivent qu’on a roulé la pierre, qui était pourtant très grande. En entrant dans le tombeau, elles virent, assis à droite, un jeune homme vêtu de blanc. Elles furent saisies de frayeur. Mais il leur dit : « Ne soyez pas effrayées ! Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ? Il est ressuscité : il n’est pas ici. Voici l’endroit où on l’avait déposé. Et maintenant, allez dire à ses disciples et à Pierre : “Il vous précède en Galilée. Là vous le verrez, comme il vous l’a dit.” »

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Prière

Aujourd’hui, Samedi Saint, nous sommes face au silence de Dieu, silence mystérieux qui précède la joie de Pâques. La descente du Christ aux enfers, que nous professons dans notre Credo, signifie que le Christ est réellement mort mais que, mort pour nous, il a vaincu la mort. « Dans son âme unie à sa personne divine (…) il a ouvert aux justes qui l’avaient précédé les porte du ciel. » (Catéchisme de l’Église catholique, 637) Cette descente aux enfers annonce l’apothéose finale : la Résurrection du Fils de Dieu qui ouvre la vie éternelle face au Père, le paradis, mettant fin au purgatoire. Cette descente aux enfers est la victoire de la vie sur la mort.

Demande

Marie, la Mère de Jésus, savait que celui que l’on mettait au tombeau « règnerait pour toujours sur la maison de Jacob, et son Règne n’aurait pas de fin » (Lc 1, 33). À cette heure, elle porte en elle l’espérance de l’humanité alors, avec un Je vous salue Marie, remercions-la et confions-lui la vie de tous nos frères.

Réflexion

  1. « Le Sabbat terminé (…) »
    Le symbole de notre foi affirme qu’après être descendu aux enfers (cf. CEC, 632-640), le Seigneur est ressuscité des morts et que sa Résurrection a eu lieu le troisième jour. Ce troisième jour correspond à la fin du monde, lors de son retour en gloire (cf. CEC, 1002).
    Donc, le matin, alors que Jésus avait été mis au tombeau la veille au soir, les femmes fidèles qui l’avaient accompagné en ses différentes interventions, Marie-Madeleine, Marie, mère de Jacques, et Salomé, après avoir acheté les parfums nécessaires, se rendent sur les lieux pour embaumer le corps. En chemin, elles se demandent qui leur roulera la pierre pour dégager l’entrée du tombeau sachant que, seules, elles n’y parviendront pas.
    Mais, devant le tombeau, « levant les yeux, elles s’aperçoivent qu’on a roulé la pierre. » Quelqu’un est donc venu avant elles. Elles entrent cependant près de l’endroit où elles pensent le trouver. 
  2. « En entrant dans le tombeau elles virent (…) un jeune homme vêtu de blanc. »
    Elles ont vraiment peur et ne savent plus que faire. Le jeune homme, calmement et sans manifester quelque surprise que ce soit, leur montre l’endroit où avait été déposé le corps du supplicié.
    Le Christ lui-même avait prédit qu’il ressusciterait et Pilate l’avait aussi entendu dire par les chefs des prêtres. Ainsi avait-il ordonné la surveillance du tombeau et donc personne n’avait pu venir chercher celui qui y avait été déposé.
    Les ordres de Pilate avaient été suivis, le tombeau avait été surveillé et personne n’avait pu venir chercher le corps du défunt. À leur arrivée, les femmes trouvent le jeune homme, vêtu de blanc, qui leur indique que Jésus le nazaréen, celui qu’elles cherchent, n’est plus ici. 
  3. « Et maintenant, allez dire à ses disciples et à Pierre (…) »
    Ce même jeune homme vêtu de blanc était un ange chargé de montrer l’endroit où avait été déposé le cadavre et, affirmant qu’il n’était plus ici, il les envoie vers les disciples et vers Pierre lui-même. Elles partent en toute hâte et annoncent cette grande nouvelle aux apôtres. Mais, « quand ils entendirent que Jésus était vivant, ils refusèrent de croire » (Mc 16, 11).
    L’évènement unique et stupéfiant était bel et bien la confirmation des paroles des prophètes et du Christ lui-même dans l’Ancien et le Nouveau Testament.
    Le jour même de sa Résurrection, Jésus était apparu à deux disciples près du village d’Emmaüs mais ils ne l’avaient pas reconnu. Jésus leur avait interprété, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait (cf. Lc 24, 27) et c’est à la fraction du pain qu’ils l’avaient reconnu lors du repas qu’il partagea avec eux. Les deux disciples partirent immédiatement rejoindre les apôtres à Jérusalem et pendant le récit qu’ils faisaient de cette rencontre à Emmaüs, Jésus lui-même les rejoignit et, leur montrant ses mains et ses pieds, il les envoya annoncer sa Résurrection au monde entier.
    Ainsi, avec l’aide de l’Esprit Saint, le Christ leur avait promis de « les conduire dans la Vérité tout entière » (Jn 16, 13), la Bonne Nouvelle fut propagée dès ce jour-là !
    Pour nous, aujourd’hui, cette nouvelle est bien réelle et le sera toujours. « Et si le Seigneur n’est pas ressuscité, notre proclamation est sans contenu. » (1Co 15, 14)
    La première communauté des disciples se montrait assidue à l’enseignement et vivait cette foi dans la charité et la communion des saints, communion fraternelle qui marque la solidarité entre tous les hommes, les vivants et les morts (cf. CEC 953).
    Alors que devons-nous dire, que devons-nous faire ? Témoigner de notre foi, propager l’Évangile partout et avec tout ce qui le permet, en particulier le Credo, notre profession de foi, se terminant par le mot Amen, exprimant la solidité, la fiabilité de ce qui nous a été annoncé (cf. CEC, 1062).
    Et aujourd’hui, nous avons, nous aussi, la mission de communier avec tous les hommes y compris les âmes du purgatoire. Personne ne doit se sentir seul : nos parents, les membres de nos familles, nos amis et aussi ceux qui nous ont été hostiles. Tous ont besoin de notre prière pour atteindre leur perfection finale. De plus, les âmes des défunts intercèderont même pour nous et, avec l’Esprit Saint, en ces moments difficiles, elles nous aideront à propager la Bonne Nouvelle qui nous a été confiée.

Dialogue avec le Christ

Seigneur, merci de me rappeler cette communion des saints qui fait partie de mon Credo.
Seigneur, tu reviendras juger les vivants et les morts. Très mystérieux, ce jugement n’en est pas moins réel. Mais, le jour du jugement, nos manques d’amour seront tous effacés dans la miséricorde de notre Père céleste.
Merci, Seigneur, d’avoir accepté la Passion et la croix pour nous ouvrir ta vie. Merci pour cet amour rédempteur !
Seigneur, tu nous as créés en communauté et cette communauté rassemble tous les hommes depuis toujours jusqu’à toujours, du premier au dernier. Les injustices se répètent de générations en générations. À Fatima, Marie est venue nous apporter un message de prières les uns pour les autres : si les morts ne peuvent rien pour eux-mêmes, nous, sur terre, nous pouvons leur venir en aide et les remercier de tout ce qu’elles nous donnent gratuitement, dans la plus parfaite générosité.

Résolution

Lire les écrits des saints qui ont parlé du séjour des âmes au purgatoire et te demander de les accueillir près de toi.

Cécile Beaure d’Augères, consacrée de Regnum Christi

Méditations : Regnum Christi
Texte de l’Évangile et informations liturgiques : © AELF – Paris – Tous droits réservés