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Le serviteur inutile

Mardi 14 novembre 2023

Saint Laurent de Dublin

Couleur liturgique : vert

Évangile selon saint Luc 17, 7-10

En ce temps-là, Jésus disait : « Lequel d’entre vous, quand son serviteur aura labouré ou gardé les bêtes, lui dira à son retour des champs : “Viens vite prendre place à table” ? Ne lui dira-t-il pas plutôt : “Prépare-moi à dîner, mets-toi en tenue pour me servir, le temps que je mange et boive. Ensuite tu mangeras et boiras à ton tour” ? Va-t-il être reconnaissant envers ce serviteur d’avoir exécuté ses ordres ? De même vous aussi, quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné, dites : “Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir” »

Prière

« Acclamez le Seigneur, terre entière, servez le Seigneur dans l’allégresse, venez à lui avec des chants de joie ! Reconnaissez que le Seigneur est Dieu : il nous a faits, et nous sommes à lui, nous, son peuple, son troupeau. Venez dans sa maison lui rendre grâce, dans sa demeure chanter ses louanges ; rendez-lui grâce et bénissez son nom ! Oui, le Seigneur est bon, éternel est son amour, sa fidélité demeure d’âge en âge. » (Ps 99)

Demande

Seigneur, je te demande la grâce de te servir dans l’allégresse et de me souvenir que le premier des services est la louange !

Réflexion

  1. Pour construire cette parabole, Jésus se place dans le contexte social de son temps. Il met en scène un maître ordinaire qui traite son serviteur comme le faisaient les maîtres de son époque, c’est-à-dire un maître qui attend comme un dû que son serviteur effectue bien son travail. Il ne lui manifestera pour cela ni remerciements particuliers, ni gratitude.
    Par cette parabole, Jésus veut protéger ses apôtres de l’orgueil du devoir accompli. Jésus veut nous établir dans la simplicité, l’humilité du service. Notre travail auprès de lui ne nous donne droit à rien ! Nous mettre à son service n’est qu’essayer de lui rendre un tout petit peu de ce qu’il nous a donné. Nous mettre à son service par gratitude… par obligation de gratitude comme dit saint Paul : « Annoncer l’Évangile, c’est une nécessité qui s’impose à moi. Malheur à moi, si je n’annonçais pas l’Évangile ! » (1 Co 9, 16)
  2. Cette parabole peut sembler dure. En fait, elle est vraiment consolante !
    « Nous sommes de simples serviteurs » est aussi parfois traduit par « Nous sommes des serviteurs inutiles ». Et voilà la grande bonne nouvelle ! Nous sommes inutiles. Cela, nous le savons plus ou moins. Notre maître, le Seigneur, n’a nullement besoin de nous. Et pourtant, il fait de nous des serviteurs. Par miséricorde… Il est sans illusion sur nos fautes et nos incapacités, mais celles-ci ne l’empêchent pas de nous prendre, par amour, à son service. Il nous confie une tâche même s’il sait que, par nos seules forces, nous sommes incapables de la mener à bien. Mais le propre du cœur de notre Maître et Seigneur est de réparer notre travail, de le purifier, de nous pardonner, d’aimer. Quelle grâce : nous sommes inutiles, mais serviteurs quand même !
  3. Nous savons aussi que notre Seigneur n’est pas du tout comme le maître – qui est un maître simplement humain – décrit dans la parabole. Le Seigneur ne traitera pas ainsi ses serviteurs. Quand ils auront fini leurs travaux, que fera-t-il ? Il ceindra un linge à sa ceinture, leur lavera avec douceur et miséricorde les pieds (cf. Jn 13, 1-15) et leur dira : « Je prendrai mon repas avec lui » (Ap 3, 20).
    Même le serviteur qui a été embauché en fin de journée sera récompensé (cf. Mt 20, 1-16). Tous au-delà de nos mérites. Car Dieu est miséricordieux et large en bontés ! Il nous dira : « Serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître. » (Mt 25, 23)
    Quel maître est-il capable de ce renversement qu’indique le lavement des pieds : « Je suis au milieu de vous, comme celui qui sert » (Luc 22, 27) ? Dieu seul…

Dialogue avec le Christ

Cet Évangile me donne l’occasion de m’interroger sur le service que je rends aux autres. Qu’est-ce que je recherche dans le service ?
Seigneur, ma façon de servir est mêlée de nombreuses raisons humaines : le désir de reconnaissance, le goût du pouvoir, l’argent peut-être. Viens purifier mes intentions et fais que je travaille sans autre but que ta gloire et le salut des âmes. Peut-être aussi ai-je des personnes qui travaillent pour moi ? Est-ce que je les traite de manière humaine ?
Puis-je dire, Seigneur, avec saint Ignace que je n’attends d’autre récompense, pour mon service, que celle de savoir que je fais ta sainte volonté ? Donne-m’en la grâce, Seigneur !

Résolution

Ce soir, dans ma prière, je réfléchirai à l’orgueil éventuel que j’éprouve en rendant service et, en demandant pardon au Seigneur, je lui demanderai de m’aider à le déraciner.

Patricia Freisz, membre de Regnum Christi
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Méditations : Regnum Christi
Texte de l’Évangile et informations liturgiques : © AELF – Paris – Tous droits réservés