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« Le Père aime le Fils et il a tout remis dans sa main »

Jeudi 20 avril 2023

Bienheureuse Odette

Couleur liturgique : blanc

Évangile selon saint Jean 3, 31-36

« Celui qui vient d’en haut est au-dessus de tous. Celui qui est de la terre est terrestre, et il parle de façon terrestre. Celui qui vient du ciel est au-dessus de tous, il témoigne de ce qu’il a vu et entendu, et personne ne reçoit son témoignage. Mais celui qui reçoit son témoignage certifie par là que Dieu est vrai. En effet, celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu, car Dieu lui donne l’Esprit sans mesure. Le Père aime le Fils et il a tout remis dans sa main. Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; celui qui refuse de croire le Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui. »

Prière

Seigneur, tu as dit : « Je suis sorti du Père, et je suis venu dans le monde ; maintenant, je quitte le monde, et je pars vers le Père. » (Jn 16, 28) Moi aussi, je suis convaincu que je suis venu du Père et que c’est au Père que je veux retourner.

Demande

Je veux être un témoin vivant de ta présence. Accorde-moi la grâce d’être ton témoin et de penser, agir et aimer comme toi. Je veux te connaître et t’aimer pour que les autres puissent te connaître et t’aimer.

Réflexion

  1. Contraste : témoignage de la terre ou du ciel ?
    Rappelons d’abord que la vie chrétienne est avant tout ce que j’ai déjà mentionné : la vie. La vie dans le Christ est une vie bénie et portée à sa pleine réalisation ; c’est une existence intimement unie à son créateur, qui se révèle comme le Seigneur de la création et le Père de qui proviennent tous les biens.
    En vertu de sa consécration baptismale, le chrétien peut être appelé à juste titre un saint de Dieu. Saint et consacré partagent sémantiquement un même sens, celui d’être mis à part pour être consacré au Seigneur, car la terre appartient au Seigneur et tout ce qui s’y trouve manifeste sa gloire. La gloire de Dieu est l’homme vivant, cela était connu des Pères de l’Église, c’est-à-dire des chrétiens des premiers siècles. La consécration et la sainteté de vie sont des exigences qui découlent du baptême au nom de la Trinité.
    Un problème auquel nous sommes confrontés est celui de rencontrer des chrétiens trop enracinés sur cette terre ou trop spiritualisés. Le chrétien est dans le monde mais n’appartient pas au monde, car le Seigneur, en nous choisissant, nous a séparés du monde pour nous faire siens. Le témoignage que nous sommes appelés à donner doit rendre hommage et justice à la bonté de la création, à ces biens inestimables qui font partie de notre condition humaine, et qui, ne périront pas, ne souffriront pas de corruption, les charismes les plus élevés, tout ce qui est bon, noble et parfait.
  2. Le témoignage vivant de la vérité
    Rappelons-nous que le Christ est venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Lors de la dernière Cène, il a appelé les apôtres ses amis parce qu’il leur a fait connaître la vérité, c’est-à-dire tout ce qu’il a entendu dire par son Père. Le Christ nous a révélé le cœur du Père, c’est-à-dire la vérité. Le Fils de Dieu n’est pas venu dans le monde pour promouvoir une nouvelle idéologie, lancer un quelconque mouvement politique, il a rejeté toutes sortes de reconnaissances royales terrestres. Son seul intérêt était de témoigner de la vérité, de proclamer l’amour du Père et de vivre de cet amour.
    Le Christ, le Fils, a témoigné de la personne du Père. Il ne s’agit pas de témoigner d’un ensemble de principes moraux pour nous aider à mener une vie droite, mais de témoigner de la personne qui donne un sens à tout ce que nous accomplissons. Le contact fréquent avec le Fils de Dieu dans l’Eucharistie est une rencontre qui ordonne notre vie, guérit nos blessures et nous soutient dans notre pèlerinage terrestre.
    À l’imitation du Christ, nous recevons l’invitation à prêter notre vie, à consacrer notre existence à Dieu. Dans cette vie, en tant que chrétiens, le plus grand don que nous puissions faire à ce monde est celui d’une vie donnée au Seigneur, de la manière dont le Seigneur nous invite à le suivre. Une vie qui se sait aimée et qui est capable de transmettre ce même amour est la plus grande grâce à partager avec nos contemporains. Personne n’a jamais vu Dieu, mais se prêter à son amour change tout. Une vie donnée, convaincue de l’amour de Dieu, une vie pleine de sens.
  3. Je crois en la vie éternelle
    Une vie sans amour est une vie vide, une lumière qui ne brille pas. Ce n’est pas chrétien. Car le Seigneur nous dit que nous sommes la lumière du monde, il nous demande de faire briller nos œuvres devant les autres afin que ceux qui voient nos œuvres rendent gloire au Père.
    La foi, la vie terrestre et la vie éternelle ont un lien très étroit. La qualité de notre vie quotidienne reflète la lumière de notre foi. La qualité de notre foi dans le Christ brille dans notre vie, nos pensées, nos désirs et nos actes.
    Laissons donc la foi dans le Fils de Dieu changer nos cœurs, car le Seigneur est vraiment ressuscité et continue à agir en nous et par nous. La foi en la vie éternelle nous donne de vivre cette vie temporelle dans l’espérance.

Dialogue avec le Christ

Seigneur, parle-moi. Viens dans ma vie. Je veux t’appartenir.

Résolution

Identifier les éléments de la foi chrétienne que nous avons le plus de mal à croire. Prenons un de ces éléments et parlons au Seigneur, demandons-lui de nous éclairer pour dénouer les liens de l’incrédulité.

Frère Edgar Maldonado de La Torre, LC
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Méditations : Regnum Christi
Texte de l’Évangile et informations liturgiques : © AELF – Paris – Tous droits réservés