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Le jugement dernier

Dimanche, 1er mars 2020

Bienheureux Charles le Bon

Couleur liturgique : violet

Évangile selon saint Matthieu 25, 31-46

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs : il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche. Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : “Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !”
Alors les justes lui répondront : “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu… ? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ? tu étais malade ou en prison… Quand sommes- nous venus jusqu’à toi ?” Et le Roi leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.”
Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : “Allez-vous-en loin de moi, vous les maudits, dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges. Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; j’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli ; j’étais nu, et vous ne m’avez pas habillé ; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité.” Alors ils répondront, eux aussi : “Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim, avoir soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?” Il leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.” Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. »

Prière

Ouvre mes yeux, Seigneur, et mon intelligence. Que je puisse vraiment entendre et comprendre ce que tu veux m’expliquer si toute ma personne te cherche. Seigneur, ouvre mon cœur face aux besoins de mes frères : besoins matériels et spirituels que seul le secours de ton Esprit me permettra de rejoindre.

Demande

Seigneur, dès maintenant, j’ai un immense besoin de te reconnaître au plus intime de ceux que je rencontre, qu’ils soient riches ou qu’ils soient pauvres, malades ou en bonne santé. Seigneur, chaque homme est créé à ton image et mon attitude envers mes frères doit correspondre à ce que, toi, tu aurais fait pour chacun d’eux.

RĂ©flexion

  1. « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire (…) »
    Pour le monde ancien, la mort Ă©tait une vĂ©ritable catastrophe. La vie Ă©tait vue comme le bien suprĂŞme et la mort comme une vĂ©ritable catastrophe. Après sa mort, l’homme allait au shĂ©ol ou aux enfers, un monde souterrain de destruction, de silence et de tĂ©nèbres, lieu oĂą il se perdait dans l’oubli.
  2. « Toutes les nations seront rassemblées devant lui. » : Seigneur, tu parles sans équivoque de cet instant dont personne ne connaît ni le moment, ni la durée mais qui est celui où ton jugement se manifestera : les brebis, qui se seront ouvertes aux autres, seront invitées « à la droite » du Sauveur alors que les «boucs », les mauvais et les récalcitrants, seront envoyés « à sa gauche ». Il est évident, Seigneur, que tu veux que, dès ici-bas, nous fassions aux autres tout ce qu’ils voudraient que l’on fasse pour eux, comme tu nous l’as demandé (cf. Mt 7, 12).
    Lors de la résurrection de la chair chaque être humain recouvrera son humanité totale, mais que sera-t-elle ? Avec quel corps ressusciterons-nous ? Comment serons-nous, quelle sera notre réalité devant le Créateur ? Saint Paul enseigne aux Corinthiens qu’il y aura autant de différences entre le corps de la résurrection et notre corps actuel qu’entre la plante adulte et la graine : « Ainsi en est-il de la résurrection des morts. Ce qui est semé périssable ressuscite impérissable ; ce qui est semé sans honneur ressuscite dans la gloire ; ce qui est semé faible ressuscite dans la puissance. » (1 Co 15, 42-43). Mais là, les questions continuent à se succéder les unes après les autres parce que nous ne savons rien de plus.
    Cependant, la résurrection est une affirmation de la foi : « Et si le Christ n’est pas ressuscité, notre proclamation est sans contenu, votre foi aussi est sans contenu. » (1 Co 15, 14) ; on ne sait rien de plus : personne n’a assisté à la Résurrection du Christ. Il s’est montré après sa Résurrection mais il est ressuscité sans témoins. Le matin les femmes allèrent au tombeau mais « e lles trouvèrent la pierre roulée sur le côté du tombeau. Elles entrèrent, mais ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus. » (Lc 24, 1-10)
  3. « Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. »
    Avec cette « révélation », le Seigneur nous explique ce sur quoi nous serons jugés, ce qui correspond à la véritable trame de nos vies : amour et amitié partagée, longue patience et acceptation des difficultés que nous avons eu du mal à prendre en compte, à accepter et à dépasser, que nous étions invités à vivre avec le Christ, en l’imitant : « Car je suis descendu du ciel pour faire non pas ma volonté, mais la volonté de Celui qui m’a envoyé. » (Jn 6, 38), c’est-à-dire la volonté du Père qui est aussi notre Père. Nous devons nous mettre à la suite du Christ, celui qui est «doux et humble de cœur » (Mt 11, 29), celui qui est «venu pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude » (Mt 20, 28).
    Et chacun sera jugé sur l’amour qu’il a manifesté ouvertement ou silencieusement et intérieurement dans le monde des vivants.
  4. « Quand t’avons-nous vu avoir faim et soif, ĂŞtre nu, Ă©tranger, malade ou en prison, sans nous mettre Ă  ton service ? »
    Ici aussi, nous pouvons voir la mesure dont se servira Dieu, Créateur et Sauveur. Comment aurons-nous suivi les conseils du Défenseur, « l’Esprit de vérité, lui que le monde ne peut recevoir, car il ne le voit pas et ne le connaît pas » (Jn 14, 17), celui qu’il nous a envoyé, qui procède du Père et qui connaît toutes choses ? La mesure sera la même pour tous : ce sera la justice de Dieu appliquée à notre comportement : selon le bien et le mal que nous avons fait ou négligé de faire. Et même nos omissions seront jugées : notre attention aux autres, leur faire du bien, les soulager, tout sera pris en compte : égocentrisme ou manque de vie intérieure, manque d’ouverture aux autres ou légèreté de notre charité. Tout sera évalué avec justice mais bien sûr, et heureusement, dans la miséricorde paternelle.
    Chacun de nos actes est important et, lors du jugement final, nous saurons comment chacun de nous est aimé. Mais aujourd’hui comme hier et jusqu’au dernier jour, Dieu veut établir son Royaume au milieu des hommes et il a besoin de chacun d’entre nous. Il nous forme pour que nous sachions échanger cet amour avec lui et entre nous tous. Il a besoin des pauvres de cœur, des affamés de justice, des miséricordieux, de ceux qui vivent en paix et qui propagent charité et vérité, mais il veut aussi l’ouverture des cœurs fermés à son amour. C’est à nous de témoigner de « cette justice donnée par Dieu, celle qui vient de la foi et conduit à la foi » (Rm 1, 17) comme saint Paul l’enseignait aux Romains.

Dialogue avec le Christ

Seigneur, ouvre mes yeux et mon cœur. Que je sache te voir en chacun de ceux que tu mets sur ma route et que je puisse lui donner ce dont il a besoin.

RĂ©solution

Prier chaque jour la Vierge Marie pour que sa délicatesse m’obtienne la force d’accomplir la volonté de Dieu à chaque instant.

CĂ©cile Beaure d’Augères, consacrĂ©e de Regnum Christi

MĂ©ditations : Regnum Christi
Texte de l’Évangile et informations liturgiques : © AELF – Paris – Tous droits rĂ©servĂ©s