Le jour du dernier repas

Jeudi 6 avril 2023

Couleur liturgique : blanc

Évangile selon saint Luc 4, 16-21

En ce temps-là, Jésus vint à Nazareth, où il avait été élevé. Selon son habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. On lui remit le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit : L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, annoncer une année favorable accordée par le Seigneur. Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. Alors il se mit à leur dire : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. »

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Prière

Seigneur, en entrant dans les jours les plus saints de toute l’année liturgique, je veux renouveler mon union avec toi afin de ne pas vivre ces mystères en tant que spectateur mais véritablement à tes côtés, car c’est en mourant avec toi que je ressusciterai avec toi.

Demande

Être uni au Christ dans son mystère pascal.

Réflexion

En ce jour si solennel du Jeudi Saint, reculons un peu dans le temps avant de nous plonger pleinement dans le grand mystère de la Passion, de la mort et de la Résurrection de notre Seigneur. L’Évangile sur lequel nous méditons n’est pas celui de la messe de ce soir mais celui de la messe chrismale qui a généralement lieu le Jeudi Saint au matin.
À strictement parler, nous n’entrerons dans le Triduum pascal qu’à partir de la messe du Jeudi Saint au soir, la messe de la dernière Cène. Dans cet Évangile de la messe chrismale, nous retrouvons Jésus au tout début de l’Évangile qui commence à peine sa vie publique et qui se retrouve dans son village de Nazareth. L’Église nous propose de faire ce pas en arrière pour bien comprendre que les mystères que nous allons contempler ne sont pas des évènements fortuits. Toute la vie du Christ nous conduit à ce moment.
Jésus sait pertinemment qui il est et pourquoi il est venu au monde. L’évêque américain Fulton Sheen a résumé cette idée dans son livre La vie du Christ avec une formule aussi dramatique que vraie : « N’importe quelle autre personne est venue au monde pour vivre, il est venu dans le monde pour mourir. »
Jésus est le Messie, l’oint du Seigneur, le Sauveur que le peuple attend depuis si longtemps et, c’est avec une pleine conscience de sa mission et des souffrances insondables qui l’attendent, qu’il se présente au-devant de ses bourreaux à Jérusalem.
En lisant les prophéties du prophète Isaïe devant toute la synagogue, il déclare : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. » Mais il sait que si cela est vrai c’est aussi parce que cette autre prophétie d’Isaïe s’accomplira demain : « Méprisé, abandonné des hommes, homme de douleurs, familier de la souffrance, il était pareil à celui devant qui on se voile la face ; et nous l’avons méprisé, compté pour rien. En fait, c’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé. Et nous, nous pensions qu’il était frappé, meurtri par Dieu, humilié. Or, c’est à cause de nos révoltes qu’il a été transpercé, à cause de nos fautes qu’il a été broyé. Le châtiment qui nous donne la paix a pesé sur lui : par ses blessures, nous sommes guéris. » (Is 53, 3-5)
Mais Jésus a aussi conscience que, pendant des siècles, des hommes l’accompagneront pendant ce temps d’épreuve et, sur la croix, ce sont les visages et les noms de chacun d’entre nous qui l’ont accompagné et soutenu. Il savait que, cette année, plus de deux mille ans plus tard, nous serions à ses côtés.

Dialogue avec le Christ

Seigneur, prépare mon cœur pour ces jours de grâce et aide-moi à rester à tes côtés malgré les difficultés et mes manques de foi. Je veux, moi aussi, accepter la croix pour partager ta gloire de ressuscité.