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Le combat de la vie spirituelle

Mardi 6 juillet 2021

Sainte Maria Goretti, vierge et martyre

Couleur liturgique : vert

Évangile selon saint Matthieu 9, 32-38

Ils sortirent donc, et voici qu’on présenta à Jésus un possédé qui était sourd-muet. Lorsque le démon eut été expulsé, le sourd-muet se mit à parler. Les foules furent dans l’admiration, et elles disaient : « Jamais rien de pareil ne s’est vu en Israël ! » Mais les pharisiens disaient : « C’est par le chef des démons qu’il expulse les démons. » Jésus parcourait toutes les villes et tous les villages, enseignant dans leurs synagogues, proclamant l’Évangile du Royaume et guérissant toute maladie et toute infirmité. Voyant les foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles parce qu’elles étaient désemparées et abattues comme des brebis sans berger. Il dit alors à ses disciples : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. »

Prière

Sainte Trinité, que ta présence aujourd’hui dans mon âme prépare le face à face du ciel. Au nom du Père…

Demande

Jésus, toi qui nous as révélé la grandeur de Dieu et le visage miséricordieux du Père, éclaire notre route vers lui, soutiens-nous dans le combat de la prière.

Réflexion

  1. La première lecture est un texte suggestif et, en même temps, très complexe de l’Ancien Testament. Le Catéchisme de l’Église catholique synthétise bien la densité du texte : « Avant d’affronter son frère Esaü, Jacob lutte toute une nuit avec ‘quelqu’un’ de mystérieux qui refuse de révéler son nom, mais le bénit avant de le quitter à l’aurore. La tradition spirituelle de l’Église a retenu de ce récit le symbole de la prière comme combat de la foi et victoire de la persévérance. » Comme Jacob, nous sentons parfois que Dieu nous visite la nuit et nous voulons dire avec le psalmiste : « Tu sondes mon cœur, tu me visites la nuit, tu m’éprouves sans rien trouver, aucun murmure en moi : ma bouche n’a point péché à la façon des hommes. » (Ps 17, 3-4)
    Dieu est là sans que nous puissions pleinement jouir de la lumière de son visage et cette attente dilate notre âme, la purifie, la prépare. Nous marchons alors sur la voie de la foi, qui veut devenir vision et présence du bien-aimé. Dans cette nuit de l’âme nous pouvons nous sentir « las et prostrés » comme les foules de l’Évangile. Or, le regard de Jésus – il en eut pitié – vient combler notre souffrance et jeter un peu de lumière dans notre nuit.
  2. Le Catéchisme nous rappelle que « le combat de la prière est inséparable du combat spirituel nécessaire pour agir habituellement selon l’Esprit du Christ. » Le combat a deux dimensions : une positive, constituée par ce « corps à corps » qui devient expérience et rencontre comme dans le cas de Jacob, et une autre négative, qui implique renoncement, mort au péché, au diable, au monde. La première dimension, mystique, est une invitation à nous laisser introduire toujours de manière nouvelle à la présence de Dieu. Il y a tant d’ombres qui déforment notre image de Dieu ! Dans notre prière quotidienne, dans notre vie faite de joies et de tristesses, de tant de combats, le Seigneur nous invite à découvrir son visage et nous écrier avec Job après son épreuve : « Je ne te connaissais que par ouï-dire, mais maintenant mes yeux t’ont vu. » (Jb 42, 5) Aussi dans la nuit, nous faisons l’expérience de Dieu et dans l’absence de la lumière qui nous rassure, nous apprenons à nous attacher à Dieu dans l’obscurité et lui dire comme Jacob : « Je ne te lâcherai pas, que tu ne m’aies béni. ». « Le texte biblique nous parle de la longue nuit de la recherche de Dieu, de la lutte pour en connaître le nom et en voir le visage ; c’est la nuit de la prière qui, avec ténacité et persévérance, demande à Dieu la bénédiction et un nouveau nom, une nouvelle réalité, fruit de conversion et de pardon. » (Benoît XVI, Audience générale du 25 mai 2011)
  3. « On prie comme on vit, parce qu’on vit comme on prie. »
    Notre relation avec Dieu marque tous les aspects de notre vie et toute notre existence – événements, rencontres, craintes, désirs – doit être le point de départ de notre prière. La prière authentique n’est pas désincarnée, elle est dialogue avec un Dieu qui nous appelle par notre nom, elle jaillit naturellement de la source de notre humanité touchée par la grâce. La vie, de même que la prière, nous demande confiance, abandon, don de soi. La prière, de même que la vie, exige de l’homme force d’âme, ténacité, effort, persévérance pour arriver là où nous voulons arriver. La prière éclaire notre route, la vie suscite la prière, et « si l’objet du désir est la relation avec Dieu, sa bénédiction et son amour, alors la lutte ne pourra qu’atteindre son sommet dans le don de soi-même à Dieu, dans la reconnaissance de sa propre faiblesse, qui l’emporte précisément lorsqu’on en arrive à se remettre entre les mains miséricordieuses de Dieu. » (Benoît XVI, idem)

Dialogue avec le Christ

Jésus, Fils du Père, tu n’as pas voulu te soustraire au combat de la prière et de la confiance, toi, vrai Dieu et vrai homme. Je veux veiller avec toi la nuit de l’épreuve à Gethsémani, prier avec toi et en toi, lutter avec toi et en toi, pour ressusciter victorieux au dernier jour. Tu me connais, Seigneur, tu vois mes faiblesses et le désir de mon cœur en cette longue nuit de prière et de lutte. J’attends de toi les forces pour persévérer, et de ton visage et de ta miséricorde mon jugement. Alors « Moi, dans la justice, je contemplerai ta face, au réveil je me rassasierai de ton image. » (Ps 16, 15)

Résolution

Pendant les vacances, dédier un peu plus de temps à la prière, chercher cet été une retraite, des exercices spirituels qui me relancent dans ma vie spirituelle.

Père Roger Villegas, LC
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Méditations : Regnum Christi
Texte de l’Évangile et informations liturgiques : © AELF – Paris – Tous droits réservés