« La lampe est apportée pour être mise sur le lampadaire. La mesure que vous utilisez sera utilisée pour vous »
Jeudi 27 janvier 2022
Couleur liturgique : vert
Évangile selon saint Marc 4, 21-25
En ce temps-là, Jésus disait à la foule : « Est-ce que la lampe est apportée pour être mise sous le boisseau ou sous le lit ? N’est-ce pas pour être mise sur le lampadaire ? Car rien n’est caché, sinon pour être manifesté ; rien n’a été gardé secret, sinon pour venir à la clarté. Si quelqu’un a des oreilles pour entendre, qu’il entende ! » Il leur disait encore : « Faites attention à ce que vous entendez ! La mesure que vous utilisez sera utilisée aussi pour vous, et il vous sera donné encore plus. Car celui qui a, on lui donnera ; celui qui n’a pas, on lui enlèvera même ce qu’il a. »
Prière
« Que ta parole, Seigneur, soit lumière de mes pas, la lampe de ma route. » (de l’antiphone de l’Évangile)
Demande
Viens, Esprit de Dieu, habiter mon cœur et mes pensées en ce temps de prière.
Réflexion
- L’Évangile nous propose aujourd’hui la parabole de la lampe et du boisseau.
Jésus est la « lumière du monde » (Jn 8, 12), lumière qu’il révèle à ses disciples par des miracles, des guérisons et des enseignements qui leurs permettront de comprendre les mystères du Royaume. Cette lumière qu’ils ont reçue est source de joie car elle éclaire, illumine et donne sens à leur vie. D’où le désir de la mettre sur le lampadaire : c’est là qu’elle brillera. Cette lumière du Christ m’est offerte dans la prière, dans les sacrements, particulièrement dans le baptême que j’ai sans doute déjà reçu. Elle est la « lumière de mes pas, la lampe de ma route » me permettant de traverser les défis de cette vie avec confiance et courage. Je remercie le Seigneur pour cette lumière apaisante qu’il est pour moi. - « Car rien n’est caché, sinon pour être manifesté ; rien n’a été gardé secret, sinon pour venir à la clarté. »
Selon Jésus, certains pourraient penser mettre la lumière – à l’époque une lampe à huile – sous le boisseau, récipient cylindrique qui servait de mesure dans l’antiquité. Cela a dû en faire sourire plus d’un. En effet, tous savaient que soit la flamme pouvait s’éteindre, soit le boisseau pouvait prendre feu et provoquer un incendie dévastateur. Personne ne ferait une telle bêtise !
Le don de Dieu que nous avons reçu ne peut être caché sans conséquences dramatiques. D’abord, sous le boisseau, cette lumière restera voilée aux yeux du monde et perdra sa raison d’être. Notre foi peut nous sembler parfois lourde à porter. Dans notre Église, aujourd’hui secouée par la lumière faite sur les abus commis par certains de ses membres, par les accusations souvent justifiées sur la manière de vivre peu conforme à l’Évangile d’un grand nombre (dont nous faisons peut-être aussi partie…), il se peut que nous éprouvions le désir de mettre cette lumière « sous le boisseau », et de vivre la foi de manière cachée, sans faire de bruit, sans « déranger » et sans « être dérangé ». Alors, la lumière que nous avons reçue lors de notre baptême perdra sa raison d’être et s’asphyxiera. Si elle ne s’éteint pas car elle est suffisamment vive, elle provoquera un « incendie » en nos cœurs et nos consciences qui ne pourront être en paix devant l’incohérence de notre vie. - « Lorsque le prophète Nathan eut transmis à David les promesses de Dieu, le roi David vint s’asseoir en présence du Seigneur. » (première lecture)
Le roi David, dont nous avons écouté la prière dans la première lecture du jour, a lui aussi vécu ce dilemme : porteur d’une mission qui le dépassait (construire le temple de Jérusalem en se sachant la tête de la lignée qui serait porteuse du Messie), son attitude peut nous inspirer. Lorsque les implications de ma foi semblent lourdes à porter, lorsque je fais l’expérience de ma faiblesse et de mon inaptitude à répondre de manière cohérente à l’appel du Seigneur dans ma vie, lorsque l’abîme qui se présente entre le témoignage que je suis appelé à rendre et la réalité douloureuse de mes limites, je pourrais m’inspirer du roi David et me mettre simplement en présence de Dieu pour lui présenter mon dilemme. Lui qui est « lumière de mes pas, la lampe de ma route » me montrera le chemin à suivre pour que la lumière reçue brille et éclaire mes pas, étant source de clarté pour moi et pour ceux qui m’entourent.
Dialogue avec le Christ
«Jésus me voici devant toi, tout simplement dans le silence. Rien n’est plus important pour moi que d’habiter en ta présence. » Tu me prends tel que je suis. Je te laisse faire de moi ce qu’il te plaira.
Résolution
Je pourrais prendre un moment particulier pour remercier le Seigneur pour le don de la foi reçue lors de mon baptême, prier en action de grâce pour ceux qui m’ont conduit à la foi (parents, parrain-marraine, amis). Si cela m’est possible, je pourrais me rappeler la date de mon baptême et faire offrir une messe en action de grâce au jour anniversaire.
Amélie Perroy, consacrée de Regnum Christi
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Méditations : Regnum Christi
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