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Jésus m’appelle à la pénitence

Vendredi 1er octobre 2021

Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, vierge

Couleur liturgique : blanc

Évangile selon saint Luc 10, 13-16

En ce temps-là, Jésus disait : « Malheureuse es-tu, Corazine ! Malheureuse es-tu, Bethsaïde ! Car, si les miracles qui ont eu lieu chez vous avaient eu lieu à Tyr et à Sidon, il y a longtemps que leurs habitants auraient fait pénitence, avec le sac et la cendre. D’ailleurs, Tyr et Sidon seront mieux traitées que vous lors du Jugement. Et toi, Capharnaüm, seras-tu élevée jusqu’au ciel ? Non, jusqu’au séjour des morts tu descendras ! Celui qui vous écoute m’écoute ; celui qui vous rejette me rejette ; et celui qui me rejette rejette celui qui m’a envoyé. »

Prière

Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face, aide-moi à comprendre davantage comme je suis aimé du Bon Dieu, et comment je peux vivre comme son enfant chéri.

Demande

Que j’écoute ton appel, Seigneur, que mes yeux s’ouvrent et que je fasse pénitence.

Réflexion

  1. Nous entendons cette plainte du Seigneur au début de son voyage vers Jérusalem, alors qu’il envoie en mission les 72 disciples (cf. Lc 10, 1 ss). Cela veut dire qu’il laisse ces villes du nord de la Galilée : Corazine, Bethsaïde et Capharnaüm. Capharnaüm est la ville de Jésus. Certes, Jésus vient de Nazareth, dans le sens où il y a passé son enfance. Mais une fois qu’il a commencé son ministère, sa « maison » sera la maison de Pierre, à Capharnaüm. Combien de fois les habitants de cette petite ville au bord du lac de Galilée auront-ils vu, croisé et entendu le Seigneur !
    Tyr et Sidon sont, au contraire, des villes hors du territoire d’Israël, des villes « païennes ». Jésus, dans la première partie de son ministère, c’est-à-dire avant son voyage vers Jérusalem, est, agit, prêche et guérit en Galilée. Rappelons-nous la pêche miraculeuse (cf. Lc 5), la guérison du lépreux (cf. Lc 5), celle du paralytique (cf. Lc 5), celle du serviteur du centurion (cf. Lc 7) ou encore la tempête apaisée (cf. Lc 8) et bien d’autres (cf. Lc 4, 40).
  2. Les miracles de Jésus sont un appel à la pénitence, non à l’admiration ou à l’enthousiasme. Les miracles – ces œuvres prodigieuses que Jésus accomplit – ne donnent certes pas la foi comme par magie, mais ils aident notre foi. Ils nous révèlent quelque chose de Dieu et, en même temps, nous invitent à vivre en enfants de ce Dieu Père. Pénitence, ce mot peut refroidir l’émotion de certains, tenir d’autres à distance, mais peut-être pas si on le comprend comme une réorientation évangélique. C’est tout le contraire d’un chrétien qui reste comme un spectateur de la réalité, chantant la litanie des malheurs. La pénitence vient de la prière et de l’examen, en d’autres mots du courage de regarder la réalité et ma réalité en face et d’une façon évangélique, de nommer mes difficultés, mes peurs. Alors si je prie et si j’examine cette réalité, je vais avoir des idées pour avancer, des idées qui me demanderont de m’impliquer, corps, cœur et âme, en commençant par prier pour les personnes impliquées. Cela me demandera du renoncement à moi-même, à ma vision partielle des choses, à mon confort ou à mon intérêt, bref au « moi » par-dessus tout, par amour pour Dieu et pour mes frères.
    Lorsque l’on aime quelqu’un, l’on est disposé à faire tellement pour cette personne aimée ! Lorsque l’on comprend un peu plus qui est Dieu, combien il nous aime, ce qu’il a fait et fait encore pour nous et que, s’il pouvait faire plus pour moi, il le ferait, cela ne laisse pas indifférent. La pénitence est liée à la conversion du cœur, au fait de tourner sa vie à 180 degrés, vers le Seigneur, conversion concrétisée par des décisions et des actions.
  3. Et malheur à qui n’écoute pas cet appel ! Dur à entendre ? Quand le Christ s’écrie : « Malheureuse es-tu ! », ce n’est pas une malédiction qu’il lance, mais la constatation d’un état déjà présent. Il faut plutôt entendre dans ce cri son amour, sa compassion pour ses frères qui souffrent. C’est le même cri que nous écoutons dans la première lecture : « Le malheur s’est attaché à nous, avec la malédiction » parce que « nous n’avons pas cessé de désobéir au Seigneur notre Dieu ; dans notre légèreté, nous n’avons pas écouté sa voix. » (Ba 1, 19-20) Le Seigneur veut notre oui pour nous convertir. « Dieu, qui nous a créés sans nous, n’a pas voulu nous sauver sans nous. » (Saint Augustin, Sermon 169, 11, 13 ; PL 38, 923)
    L’Esprit de Dieu peut nous « déranger » en nous faisant prendre conscience de cela, mais c’est pour que nous nous rendions compte de notre état, que nous ouvrions les yeux. Alors nous pouvons rentrer en nous-mêmes (cf. Lc 15, 17), puis nous tourner vers lui, accepter son amour et être sauvés. C’est un cri salutaire. L’esprit mauvais, au contraire, nous caresserait dans le sens du poil pour que nous continuions à descendre tranquillement la pente, à vivre dans un amour désordonné pour nous-mêmes, dans le rejet de Dieu et des autres, aveugles aux signes du Seigneur, sourds à ses appels.

Dialogue avec le Christ

Jésus, ouvre mes yeux, ouvre mon cœur ! Que je me rende compte de ta grandeur et de ce que tu fais pour moi. Que je ne mette plus de barrières à ta grâce pour moi !

Résolution

Me rappeler un « miracle », un geste au moins, que le Seigneur a accompli pour moi, et faire pénitence aujourd’hui au moins pour un aspect de ma vie.

Anne-Marie Terrenoir, consacrée de Regnum Christi
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Méditations : Regnum Christi
Texte de l’Évangile et informations liturgiques : © AELF – Paris – Tous droits réservés