| | |

Je te dis que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu

Mercredi 10 août 2022

Saint Laurent, diacre et martyr

Couleur liturgique : rouge

Évangile selon saint Jean 12, 24-26

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Amen, amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. Qui aime sa vie la perd ; qui s’en détache en ce monde la gardera pour la vie éternelle. Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive ; et là où moi je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera. »

Prière

Jésus, aujourd’hui, je viens pour écouter, pour essayer de suivre les mouvements de mon cœur et te trouver là où tu te trouves. Je viens me laisser influencer par tes paroles. Je viens te laisser toucher ma vie. Je viens te laisser me convertir, me transformer, me purifier, me renouveler. J’invoque ton esprit pour qu’il vienne prier en moi. J’invoque Marie, ma Mère, pour qu’elle m’enseigne à prier, à écouter, à faire silence.

Demande

Seigneur, guide-moi, toi !

Réflexion

  1. « Amen, amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. »
    Bien sûr, Seigneur, tes paroles sur le grain de blé sont paradoxales. En les lisant, je me souviens des paroles de sainte Élisabeth à Marie : « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. » (Lc 1, 45) Ton bonheur me sera donné si je crois à l’accomplissement des paroles qui me furent dites de la part du Seigneur.
    Si je me laisse entrer dans la zone terreuse des choses cachées et obscures, si je reste là assez longtemps pour y mourir, re-vivrai-je et porterai-je du fruit ? Ne serait-il pas mieux de rester sous la chaleur du soleil et jouir de la vie ? Vais-je vraiment rester seul si je reste avec ‘tout le monde’ ? Suis-je prêt à te servir au point d’entrer dans l’inconnu désagréable des zones obscures ? N’est-il pas suffisant d’être ton ami, de partager ma vie avec toi de temps en temps ? Je ne peux pas comprendre ces paroles avant de les avoir vécues. Je ne peux qu’y croire et persévérer jusqu’à ce qu’elles s’avèrent vraies. Je peux m’inspirer de la vie de Marie et de celle de tant de saints qui sont passés devant moi. Mais à l’heure de faire face à ma vie, il ne me reste que la foi. « Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. »  (Jn 11, 40)
    Il ne me reste que la foi devant la zone terreuse de mon péché, les conflits, mes souffrances, mes sécheresses, mes tentations, mes doutes, mes hontes, mes peurs, ma colère, mon ennui, mes douleurs d’enfance, l’inconnu qui m’attend, la mort…
    Quel est ce tunnel obscur dont tu veux parler aujourd’hui ? Où veux-tu me mener ? Quels sont « les ravins de la mort » (Ps 22, 4) vers lesquels tu marches devant moi ?
  2. « Qui aime sa vie la perd ; qui s’en détache en ce monde la gardera pour la vie éternelle. Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive ; et là où moi je suis, là aussi sera mon serviteur. »
    Comme il est difficile pour moi d’entrer dans les zones terreuses de mon cœur, de mes sentiments négatifs, de mes relations interpersonnelles, de mon passé, de mon futur, de mes douleurs… Mais aujourd’hui, tu me dis de te suivre. « Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : ton bâton me guide et me rassure. » (Ps 22, 4)
    Jésus, je crois que tu veux entrer dans ces ravins, parce que, par ton baptême, tu as été plongé dans ma vie, associé à mon péché et à ma purification. Par mon baptême (imaginons le Jourdain), je suis plongé dans un mouvement descendant et ascendant, dans une descente vers la mort et une remontée vers une vie qui est totalement autre (cf. Rm 6, 4-5), une nouveauté que le monde ne peut pas offrir, un « je ne sais quoi » qui me permet de repartir à neuf et de te chanter un « cantique nouveau » (Ps 32, 3).
    Tu es là dans cette douleur. Tu es là dans ces doutes, ce passé si obscur, l’inconnu qui m’attend, dans ce conflit qui me ronge, dans la peur qui me paralyse, dans la colère qui me déchire, dans la honte qui m’enferme, dans l’ennui qui m’effrite, dans le dénuement de la mort… et même au moment de mon péché. Tu es là. Tu es là parce que tu as choisi de marcher vers la croix, de passer par le ravin, de descendre dans la zone terreuse. Pour m’y trouver.
    Et c’est là que tu m’attends. C’est là que je te trouverai. C’est là où je dois te suivre. « Et là où [tu es], là aussi [je veux être] » (Jn 12, 26) C’est de cela que nous devons parler pour que tu puisses me redonner la vie. « Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. » (Jn 11, 40) Par où commencer, Seigneur ? Que veux-tu me dire ? Que veux-tu que je te dise ? Comment veux-tu terminer ? Guide-moi, Esprit Saint. Marie, montre-moi comment prier.
  3. « Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera. » (Jn 12, 26)
    « Ne te l’ai-je pas dit ? Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. »  (Jn 11, 40)
    Que je le sente ou non, Jésus, qu’il est bon d’être connu de l’intérieur sans être jugé, d’être écouté en toute liberté. Qu’il est bon, bon Berger, de partager ces obscurités avec quelqu’un. Qu’il est bon de s’y savoir relevé. Qu’il est bon d’y recevoir ta vie, ton pardon, ton encouragement, ta lumière. Qu’il est bon de te servir et de se savoir honoré de la part de ton Père. « Tu prépares la table pour moi devant mes ennemis ; tu répands le parfum sur ma tête, ma coupe est débordante. Grâce et bonheur m’accompagnent tous les jours de ma vie ; j’habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours. » (Ps 22, 5-6) Qu’il est bon de savoir que le grain tombé et mort en terre commence à faire germer une nouvelle vie. Elle n’est pas grande, cette vie ? Elle est cachée mais elle porte une promesse. Que puis-je faire pour te remercier ? Que puis-je faire pour te chanter ? Que puis-je faire pour t’honorer ?

Dialogue avec le Christ

Toi, Jésus Christ, tu es le Sauveur. C’est ton Nom. C’est ton essence. C’est ta vie. C’est ta mission. C’est ton désir. Viens, Seigneur Jésus, viens ! Viens me convertir. Viens me transformer. Viens guider ma vie, notre vie, nos vies. Viens encore et encore ! Viens nous sauver ! Viens dans nos faiblesses. Viens dans nos misères. Viens dans nos besoins. Viens nous donner vie. Viens nous donner courage. Viens nous donner lumière. Viens nous guider vers « [Ta maison] pour la durée de nos jours » (Ps 22, 6).

Résolution

Aujourd’hui, quand j’aurai un moment de difficulté, je répéterai en mon cœur : « Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. » (Jn 11, 40)

Véronique Chevrier, consacrée de Regnum Christi
Contacter l’auteur

Méditations : Regnum Christi
Texte de l’Évangile et informations liturgiques : © AELF – Paris – Tous droits réservés