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Foi, relation, abandon

Mercredi 11 mai 2022

Sainte Estelle

Couleur liturgique : blanc

Évangile selon saint Jean 12, 44-50

En ce temps-là, Jésus s’écria : « Celui qui croit en moi, ce n’est pas en moi qu’il croit, mais en Celui qui m’a envoyé ; et celui qui me voit voit Celui qui m’a envoyé. Moi qui suis la lumière, je suis venu dans le monde pour que celui qui croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres. Si quelqu’un entend mes paroles et n’y reste pas fidèle, moi, je ne le juge pas, car je ne suis pas venu juger le monde, mais le sauver. Celui qui me rejette et n’accueille pas mes paroles aura, pour le juger, la parole que j’ai prononcée : c’est elle qui le jugera au dernier jour. Car ce n’est pas de ma propre initiative que j’ai parlé : le Père lui-même, qui m’a envoyé, m’a donné son commandement sur ce que je dois dire et déclarer ; et je sais que son commandement est vie éternelle. Donc, ce que je déclare, je le déclare comme le Père me l’a dit. »

Prière

Père aimant, je ne peux pas vivre sans toi, sans ton Esprit.

Demande

Mon Dieu, fais que je vive de la foi, de l’abandon total et confiant.

Réflexion

  1. Cette fin du chapitre 12 est une conclusion qu’offre saint Jean de son Évangile avant d’entrer dans la Cène et la Passion. On y retrouve d’ailleurs les trois ministères publics du Christ : Jésus, Verbe de Dieu, communiquant lumière et vie, en unité trinitaire avec le dessein salvifique du Père.
  2. Trois manières de croire
    Jésus parle ici de croire en lui. Ce « croire » peut se comprendre selon trois sens. Le premier sens est credere Deum : croire quelque chose, avoir une raison ou une conviction : je crois que… Comme croire que Dieu existe.
    Le deuxième sens est credere Deo : croire quelqu’un, « je te crois ». On a ici une première notion de relation et de confiance.
    Et le troisième sens est credere in Deum : compter sur l’autre, faire confiance de telle manière que l’on s’en remette totalement à lui. C’est alors une relation vitale avec Dieu. En ce dernier sens, Jésus est modèle de notre foi, parce qu’il s’est remis totalement entre les mains du Père (cf. Lc 23, 46). La foi n’est donc pas quelque chose d’extérieur à ma vie, quelque chose en plus, mais essentielle. La foi commence par une rencontre et elle conduit à une rencontre. La rencontre avec Dieu, qui change ma vie.
    Comment est ma foi en Dieu ? Jésus est « venu dans le monde », a été « envoyé » non pour convaincre d’un enseignement doctrinal, mais pour provoquer une rencontre, pour établir une relation. Il est venu me chercher, au prix de sa vie. La foi est ma réponse à cela. C’est un acte personnel, ma réponse libre à l’initiative de Dieu qui se révèle à moi (cf. Catéchisme de l’Église catholique, 166). Ce n’est cependant pas une réponse isolée parce que l’on ne croit pas tout seul. Mais on reçoit la foi des autres et on la transmet à d’autres, et elle est vécue avec d’autres, dans l’Église.
  3. « Celui qui croit en moi, ce n’est pas en moi qu’il croit, mais en Celui qui m’a envoyé. »
    Cyrille d’Alexandrie commente : « Par ces mots, le Christ ne se met pas lui-même hors de cause : Il ne nous dissuade pas de croire qu’il est Dieu selon la nature, au contraire ; mais il entraîne doucement l’esprit des faibles ; et l’on doit comprendre ainsi : ‘‘Quand vous croyez en moi, qui me suis fait homme comme vous et pour vous, ne croyez pas donner votre foi à un homme : car je suis Dieu par nature, bien que je sois reconnu semblable à vous. J’ai en moi mon Père ; et parce que je suis consubstantiel au Père, votre foi va jusqu’au Père.’’ » (Cyrille d’Alexandrie, PG 74, 101)
    Nous avons pu faire l’expérience de la lumière et de la vie qui viennent de notre relation avec Jésus, avec Dieu. Le Christ est notre porte d’entrée au ciel, à Dieu-Trinité. Cela veut dire qu’il est la lumière (cf. Jn 12, 46 ; 8, 12), qu’il est Dieu. Pourquoi Jean écrit-il un Évangile ? Il nous en donne lui-même la réponse : « pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom » (Jn 20, 31). Telle est la lumière de la Résurrection du Christ, la vie qu’il vient nous donner. Nous pouvons nous habituer à avoir l’Évangile entre nos mains ou à l’entendre à la messe. Rappelons-nous pour quelle raison il a été écrit et alors émerveillons-nous que cette Parole soit arrivée jusqu’à nous ! Remercions Dieu d’avoir suscité des apôtres, des « envoyés » – comme Barnabé dont nous entendons parler dans la lecture d’aujourd’hui – qui ont transmis l’Évangile, la connaissance existentielle de Jésus, Christ ressuscité, Dieu vivant, qui fait que ma vie est transformée.
    Ma vie est-elle la même si je connais ou non Jésus-Christ, si je crois ou non en lui ?

Dialogue avec le Christ

Merci, Jésus, d’être venu au milieu de nous pour que nous croyions ; merci de t’être fait homme, d’avoir même accepté la souffrance et la mort parce que tu aimes le Père et tu nous aimes ; merci pour ta Résurrection par laquelle la mort n’a plus le dernier mot et par laquelle tu me donnes ta vie divine.

Résolution

En quoi se manifeste ma foi ? Comment ma relation avec Dieu, avec le Christ peut-elle grandir ?

Anne-Marie Terrenoir, consacrée de Regnum Christi
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Méditations : Regnum Christi
Texte de l’Évangile et informations liturgiques : © AELF – Paris – Tous droits réservés