En communion avec le Christ et entre nous

Dublin, Irlande. Du 10 au 17 juin passé, ma famille est partie pour la première fois sur l’île émeraude. Deux raisons nous y conduisaient: la première fut le 50e congrès eucharistique international à Dublin, la deuxième l’exploration des origines irlandaises de ma famille paternelle. De surcroît, une belle occasion se présentait: le 40e anniversaire du mariage de mes parents.
10 Juin : Arrivée
Nous sommes arrivés le jour de la fête Corpus Christi pour la messe d’ouverture du congrès. La musique gaélique résonnait dans le stade illuminé par des rayons de soleil peu typiques de l´Irlande. Le stade de la Société Royale De Dublin n’était qu´à moitié plein, mais un public très canadien…environ 1200 personnes était présent, afin de manifester leur soutien, après le dernier congrès eucharistique qui avait eu lieu au Québec. Le Cardinal Marc Ouellet, qui est originaire du Québec et qui travaille maintenant pour le Vatican, avait présidé le congrès il y a quatre ans. Cette année, il participait au congrès en tant que délégué papal. L’Eucharistie: Communion avec le Christ et entre nous. – tel était le thème de la semaine.
11 Juin : Communion par le baptême
La séance qui impressionna le plus ma sœur fut animée par le Frère Alois Löser, prieur de la communauté de Taizé de France. Il parla de manière éloquente des efforts œcuméniques qu’il entreprend avec les frères, dans leur monastère, afin de rapprocher les chrétiens et de les unir dans une seule foi et dans un seul baptême, qui nous est commun. Lui-même est catholique, mais la communauté comprend des frères de différentes dénominations. Tous vivent une vie communautaire enracinée dans l’Eucharistie et les écritures – un exemple de vie communautaire fascinant.
12 Juin : Communion de la vie dans le mariage et en famille
Comme nous souhaitions faire du tourisme à Dublin, nous avions décidé de vivre le thème de la journée en visitant Dublin en famille. Nous avons visité des lieux historiques tels que le „Trinity College“, où nous avons découvert le livre de Kells et la bibliothèque „Trinity Long Hall“. Mon père se réjouit particulièrement de notre tour de l´après-midi: à l’usine gigantesque de Guinness, où l’on produit la bière noire que les irlandais aiment tant! Pour tous ceux qui sont intéressés: lors de votre visite à travers les six étages de la brasserie, deux demis de Guinness vous seront offerts….
13 Juin : Prêtrise et ministère en service de la communion
Ce jour-là fut décidemment un point fort pour moi. Ma mère désira participer à la procession eucharistique du soir autour du stade. De manière miraculeuse, le temps était clément. Des milliers de personnes du monde entier participaient à cet évènement. Personnellement, j’ai beaucoup aimé le groupe de dames africaines qui arboraient des robes et des foulards couverts d´imprimés du logo du congrès. Monsignore Cardinal Ouellet portait l´ostensoir sous le dais et nous donna la bénédiction. Pendant la procession, nous avons récité cinq dizaines du chapelet et avons médité sur des textes du Bienheureux Jean-Paul II, de la Bienheureuse Mère Theresa et d’autres, diffusés par haut parleur.
La procession à travers les rues, accompagnant Jésus, se déroula dans une ambiance de liesse, particulièrement en cette période de l’histoire de l’Église irlandaise. Cette manifestation publique de la foi fut un témoignage pour tous ceux qui n´étaient même pas informés que le congrès avait lieu, et pour ceux qui ne croient plus à la présence réelle. Ayant moi-même été à cette place, spirituellement, je pensais combien ce moment doit être fort pour les passants curieux.
Quand la foule commença à quitter le stade, nous avons entendu le son de cornemuse. Six membres de l’armée irlandaise jouaient Amazing Grace et ont rapidement rassemblé un groupe international de supporteurs, qui les ont encouragés à continuer de jouer!
14 juin : Dernier jour du congrès
Ce fut notre dernier jour au congrès, puisqu’il nous restait peu de jours pour faire du tourisme en famille. Il y avait plusieurs églises à travers Dublin qui proposaient des messes dans des langues différentes. L´église la plus proche était animé par les prêtres de l’Opus Dei. Une surprise nous attendait après la messe, quand le prêtre exposa le Saint-Sacrement et les deux jeunes hommes chantaient de très beaux chants, accompagné par un
e guitare, afin d’aider les pèlerins à prier. En ce moment de prière, mes yeux étaient fermés et je pensais qu’il s’agissait d’un enregistrement professionnel de CD. Ce ne fut que quelques instants plus tard, quand je me suis levée, que j’ai remarqué qu’ils chantaient en direct.
Plus tard dans la matinée, nous avons loué une voiture – avec le volant sur le côté droit – et mon père conduisait sur la voie gauche de la route tout le chemin de Dublin à County Sligo, où nous sommes partis sur les traces de nos ancêtres.
15-18 juin : Les derniers jours à Dublin
Les 15 et 16 juin furent une vraie tornade d’activité du clan des O’Connor. Nous avons retrouvé des membres de la famille que nous n’avions jamais vus auparavant. Nous étions logés au manoir original des O’Connor à Clonalis, à Castlerea, Co., Roscommon. Le vendredi, fête du Sacré-Coeur de Jésus, nous avons visité le sanctuaire de Notre Dame de Knock pour la messe, l’adoration, la confession et la prière. L’après-midi, nous sommes arrivés juste à temps pour la dernière visite de l’abbaye renommée Sligo, un monastère aujourd’hui en ruine du 7ème siècle, intimement lié aux O’Connor de Connaught, une autre branche de la famille.
Le samedi 16 juin, ma sœur et moi participions à la vigile à l’aéroport de Dublin, puisque nous allions partir le dimanche matin, tandis que mes parents passaient encore quelques jours en Irlande. Nous étions un peu tristes de ne pas pouvoir participer à la cérémonie de clôture à Croke Park, parmi les plus de 75000 pèlerins, mais le jeune prêtre de la chapelle de l’aéroport annonça soudainement que nous allions chanter le chant de thème du congrès eucharistique, Though We Are Many, We are One Body (Bien que nombreux, nous formons un corps) comme chant d’entrée et de clôture. Cela réjouit nos cœurs. Il nous présenta également une homélie vivante autour du thème : « Comment garder la foi vivante à travers des épreuves ». Un message important pour tous les croyants, en Irlande et ailleurs.
A la fin de la messe, ma sœur et moi avons rencontré le jeune organiste qui chantait dans la chorale à la messe de clôture du dimanche. Le voyage de la famille Connor a permis de rapprocher le congrès de l’année 2012 et celui de 1932, quand la procession eucharistique eut lieu au centre ville de Dublin, vers un maître-autel construit sur la rue O’Connell, l’artère principale, et qu’un million de personnes avaient reçu la bénédiction eucharistique. La procession du congrès de cette année fut bien plus silencieuse, elle a eu lieu à l’extérieur du centre de Dublin, et la bénédiction fut donnée depuis un petit autel à l’arrière d’un grand camion stationné. En outre, la foule était à moitié irlandaise et à moitié internationale.
Pour moi, vivre ce congrès fut une expérience de réconciliation, de guérison et de paix. Ce sont ces trois mots qui me venaient à chaque moment de prière que nous avions devant le Saint-Sacrement et à Knock. Vous savez sûrement que l’Église en Irlande a vécu une année tumultueuse et ce que nous, les femmes consacrées du Regnum Christi, ont enduré. Pour celles d’entre nous qui savent que c’est notre vocation, nous devons ouvrir nos cœurs à beaucoup de réconciliation et de guérison, afin de pouvoir avancer, dans la paix et dans l’espérance. Je ressens toujours une paix profonde depuis ce pèlerinage. Je vous demande de prier pour nous, afin que votre prière porte des fruits pour tous les membres de ma famille spirituelle du Regnum Christi, et pour nos frères et sœurs irlandais en souffrance. J’espère que nous sommes véritablement en communion plus profonde avec le Christ et avec le prochain.