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« D’un cœur pur, aimez-vous les uns les autres sans défaillance »

Vendredi 10 septembre 2021

Bienheureuse Inès

Couleur liturgique : vert

Évangile selon saint Luc 6, 39-42

Il leur dit encore en parabole : « Un aveugle peut-il guider un autre aveugle ? Ne vont-ils pas tomber tous les deux dans un trou ? Le disciple n’est pas au-dessus du maître ; mais une fois bien formé, chacun sera comme son maître. Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère, alors que la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas ? Comment peux-tu dire à ton frère : “Frère, laisse-moi enlever la paille qui est dans ton œil”, alors que toi-même ne vois pas la poutre qui est dans le tien ? Hypocrite ! Enlève d’abord la poutre de ton œil ; alors tu verras clair pour enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère.

Prière

Si la lecture de ce passage des débuts de ton ministère peut se faire sans l’aide de l’Esprit Saint, la méditation, elle, ne peut se faire sans « Celui qui nous enseignera tout » (Jn 14, 26). Pour apprendre de lui comment vivre profondément et véritablement tes enseignements, il ne suffit pas de s’appliquer à acquérir une vertu ou un comportement précis, mais il faut surtout écouter la voix et la lumière intérieures pour mettre en pratique ce que Dieu me demande face à celui qui m’a blessé ou humilié.
Seigneur, tu nous as créés à ton image, mais le démon est venu voiler notre identité faisant de nous des aveugles. Il veut nous conduire sur une route qui n’est pas la tienne. Il veut détruire le projet éternel de Dieu pour l’homme : ce n’est pas derrière lui que nous avons à nous engager.

Demande

Seigneur, ouvre mes yeux, ouvre mes oreilles et mon cœur. Comment pourrais-je inviter mes amis à venir sur ton chemin si je n’ai rien d’autre à leur dire que le quotidien insipide d’une vie ordinaire, tiède et sans but ?

Réflexion

  1. « Un aveugle peut-il guider un autre aveugle ? »
    Seigneur, tu t’adresses à la foule venue pour entendre ton enseignement. Les gens sont nombreux mais tous différents : il y a les hommes de bonne volonté qui veulent suivre la volonté de Dieu et renoncer à leurs propres idées et « les autres », qui refusent toute dépendance face à toi, soit au nom de la Loi de Moïse, soit au nom de leur propre conviction.
    Tu enseignes des choses difficiles à entendre, à comprendre et surtout à mettre en pratique : tu viens de parler de « l’amour des ennemis » : réalité qui n’est pas évidente pour une grande majorité portée au jugement négatif exprimé ouvertement ou non, par la violence en paroles ou même en actes. La blessure ou l’humiliation nous fige instinctivement sur une position de défense sans chercher à comprendre le pourquoi de la situation.
    Aujourd’hui, Seigneur, les choses restent identiques à celles des auditeurs de ton temps. Tu m’invites à réfléchir sur le respect que je dois à celui avec lequel je suis en désaccord. Accorde-moi de découvrir que tu l’aimes autant que tu m’aimes, que tu es venu prendre sur toi ses défauts et ses refus, tout comme tu es venu pour moi. Tu nous connais tous les deux et tu es venu nous apprendre à nous respecter et à nous aimer comme toi tu nous as aimés.
  2. « Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère ? »
    Seigneur, à chaque instant tu es avec moi. Je veux te laisser diriger mon comportement, mes choix quotidiens. Si je suis à ton écoute, même en pleine action, je te laisserai me dicter la conduite à suivre quand je suis rejeté, humilié ou compté pour rien, comme tu le faisais avec ton Père pendant ta vie au milieu de nous. Au lieu de voir la poutre de l’autre, de le juger avec arrogance ou de le regarder en le dépréciant, tu me donneras la patience pour me maîtriser et rester près de celui qui me perturbe. Tu ne laisseras pas la rancœur s’établir entre deux « aveugles ». Oui, Seigneur, il est peut-être aveugle mais je le suis au moins autant que lui.
  3. L’hypocrisie est la source de l’aveuglement. Seigneur, notre hypocrisie ne nous permet que difficilement d’innocenter celui d’en face. Nous nous sentons toujours et en tout supérieurs à l’autre. Là, l’enseignement de saint Pierre aux premières communautés chrétiennes les pousse à choisir le chemin de l’entente cordiale au milieu d’un monde païen ou contestataire au lieu de se heurter en rejetant « la pierre d’angle qu’ont rejetée les bâtisseurs ». « Si vous appelez ‘Père’ celui qui sans acception de personnes, juge selon ses œuvres, conduisez-vous avec crainte durant le temps de votre exil, d’un cœur pur, aimez-vous les uns les autres sans défaillance. Rejetez toute malice et toute fourberie, hypocrisie, jalousie et toute sorte de médisance. » (1 Pi 1, 17)

Dialogue avec le Christ

Seigneur, tu sais bien que je voudrais t’aimer, tu sais tout ; tu sais le poids de mon orgueil, de ma vanité et de mon amour-propre. Seigneur, que ta grâce me permette d’accueillir ta lumière et de corriger mon comportement aveugle et sans ménagement pour ceux que tu mets sur ma route. Seigneur, tu enseignes les foules et tu nous demandes de suivre ton exemple de bonté et d’humilité ; tu veux que nous soyons un entre nous, comme vous êtes un, toi et le Père (cf. Jn 17, 23 ss.).

Résolution

Je demanderai pardon à Dieu chaque fois qu’intérieurement je porterai un jugement, même silencieux, sur la personne qui est en face de moi.

Cécile Beaure d’Augères, consacrée de Regnum Christi
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Méditations : Regnum Christi
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