« Donnez plutôt en aumône ce que vous avez, et alors tout sera pur pour vous »
Mardi 12 octobre 2021
Couleur liturgique : vert
Évangile selon saint Luc 11, 37-41
En ce temps-là, pendant que Jésus parlait, un pharisien l’invita pour le repas de midi. Jésus entra chez lui et prit place. Le pharisien fut étonné en voyant qu’il n’avait pas fait d’abord les ablutions précédant le repas. Le Seigneur lui dit : « Bien sûr, vous les pharisiens, vous purifiez l’extérieur de la coupe et du plat, mais à l’intérieur de vous-mêmes vous êtes remplis de cupidité et de méchanceté. Insensés ! Celui qui a fait l’extérieur n’a-t-il pas fait aussi l’intérieur ? Donnez plutôt en aumône ce que vous avez, et alors tout sera pur pour vous. »
Prière
« Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais ! Tu sais quand je m’assois, quand je me lève ; de très loin, tu pénètres mes pensées. Que je marche ou me repose, tu le vois, tous mes chemins te sont familiers. Avant qu’un mot ne parvienne à mes lèvres, déjà, Seigneur, tu le sais. Tu me devances et me poursuis, tu m’enserres, tu as mis la main sur moi. Savoir prodigieux qui me dépasse, hauteur que je ne puis atteindre ! Où donc aller, loin de ton souffle ? où m’enfuir, loin de ta face ? Je gravis les cieux : tu es là ; je descends chez les morts : te voici. Je prends les ailes de l’aurore et me pose au-delà des mers : même là, ta main me conduit, ta main droite me saisit. J’avais dit : Les ténèbres m’écrasent ! mais la nuit devient lumière autour de moi. Même la ténèbre pour toi n’est pas ténèbre, et la nuit comme le jour est lumière ! C’est toi qui as créé mes reins, qui m’as tissé dans le sein de ma mère. Je reconnais devant toi le prodige, l’être étonnant que je suis : étonnantes sont tes œuvres toute mon âme le sait. » (Ps 138, 1-14)
Demande
Je me mets en présence de Dieu qui est toujours avec moi, au Nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit. Amen.
Seigneur, ouvre mon cœur à ta Parole pour moi aujourd’hui. Qu’elle soit nourriture sur ma route, lampe sur mes pas pour me conduire toujours plus à toi.
Réflexion
- Le texte qui nous est proposé aujourd’hui dénonce l’hypocrisie et la vanité. Jésus est invité à déjeuner par un pharisien. Sachant que celui-ci vient d’écouter ses enseignements qui ont dérangé plus d’un de ses confrères, on peut imaginer que ses intentions n’étaient pas uniquement mues par le sens de l’hospitalité, mais plutôt par le désir de l’épier pour le prendre en faute.
- « Le pharisien fut étonné en voyant qu’il n’avait pas fait d’abord les ablutions précédant le repas. »
Les pharisiens étaient très attachés à l’application de la Loi. Ils accordaient une grande importance à l’observation des moindres détails donnant un sens quasi-religieux aux activités quotidiennes. L’intention initiale était bonne : reconnaître que tout vient de Dieu, notre dépendance absolue de celui qui nous a créés. Cependant, ces rites extérieurs étaient devenus des idoles de leur vanité, les faisant paraître comme des gens pieux et d’une conduite irréprochable. Conduite malheureusement guidée par le légalisme et dépourvue de charité.
Saint Paul, dans la première lecture de ce jour, dénonce vivement cette forme d’hypocrisie : « Ils se sont laissé aller à des raisonnements sans valeur, et les ténèbres ont rempli leurs cœurs privés d’intelligence. Ces soi-disant sages sont devenus fous. » (Rm 1, 21-22)L’Évangile note que le pharisien parait simplement « étonné ». Encore une fois, les apparences semblent dénuées de malice. Apparences hypocrites ! En effet, que dire d’un hôte qui passe son temps à juger son invité, à chercher à le mettre en défaut pour l’accuser ? Jésus qui connaît les pensées de cet homme essaie, non sans fermeté, de lui rappeler qu’il doit attacher de l’importance à ses intentions, ce que Dieu seul peut voir, et non à ce qui est extérieur. « Insensés ! Celui qui a fait l’extérieur n’a-t-il pas fait aussi l’intérieur ? »Au verset 35 qui précédait ce texte, Jésus disait : « Examine donc si la lumière qui est en toi n’est pas ténèbres. » Je fais une petite pause dans ma lecture pour me mettre en présence du Seigneur qui connaît le fond de mes pensées. Je lui demande de faire lumière en moi pour découvrir toute forme d’hypocrisie ou de vanité. Avec une grande confiance, je lui en demande pardon et le laisse purifier mon cœur. - « Donnez plutôt en aumône ce que vous avez, et alors tout sera pur pour vous. »
Il semble étrange que Jésus résolve la question de nos mauvaises intentions par l’aumône. Ne devrions-nous pas plutôt travailler sur nous-mêmes pour éviter ces jugements si durs envers les autres ? Ne devrions-nous pas nous efforcer davantage de laisser régner en nous des pensées positives et bienveillantes sur ceux qui nous entourent ? Ne faut-il pas simplement couper la mauvaise herbe à la racine ? L’image des coupes et des plats peut nous éclairer. Les mets et les vins qu’ils contiennent sont préparés pour être donnés, pour être partagés. De même, notre cœur est fait pour aimer et se donner. Si nous partageons avec la charité qui vient du cœur, alors nous comprendrons que la loi de l’amour est bien au-dessus de nos préceptes, nos jugements et notre formalisme. Alors, tout sera pur pour nous.
Dialogue avec le Christ
« Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais ! Tu sais quand je m’assois, quand je me lève ; de très loin, tu pénètres mes pensées. » (Ps 138, 1-2)
Il y a des recoins de mon cœur, Jésus, que je ne voudrais pas que tu voies, car je n’en suis pas fier. Et pourtant, ce n’est que si je te laisse y faire lumière que tu pourras m’y rejoindre et, dans ton infinie miséricorde, me guérir de cette lèpre de mes jugements et de mes mauvaises pensées qui me rongent. Viens, Seigneur, sans toi je ne suis rien ! Viens au plus profond de mon cœur pour guérir ce qui me sépare de toi et de mes frères. Viens et mets ton amour là où je ne sais pas aimer !
Résolution
Je pourrais prendre un moment dans la journée pour examiner, sous le regard de Dieu, les pensées qui habitent mon cœur et lui demander de guérir mes manques d’amour. Cela pourra m’amener à donner quelque chose en aumône avec un cœur rempli de charité.
Amélie Perroy, consacrée de Regnum Christi
Contacter l’auteur
Méditations : Regnum Christi
Texte de l’Évangile et informations liturgiques : © AELF – Paris – Tous droits réservés