« Celui qui n’est pas avec moi est contre moi »
Samedi 17 septembre 2022
Saint Robert Bellarmin, évêque et docteur de l’Église
Couleur liturgique : vert
Évangile selon saint Luc 8, 4-15
En ce temps-là, comme une grande foule se rassemblait, et que de chaque ville on venait vers Jésus, il dit dans une parabole : « Le semeur sortit pour semer la semence, et comme il semait, il en tomba au bord du chemin. Les passants la piétinèrent, et les oiseaux du ciel mangèrent tout. Il en tomba aussi dans les pierres, elle poussa et elle sécha parce qu’elle n’avait pas d’humidité. Il en tomba aussi au milieu des ronces, et les ronces, en poussant avec elle, l’étouffèrent. Il en tomba enfin dans la bonne terre, elle poussa et elle donna du fruit au centuple. » Disant cela, il éleva la voix : « Celui qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende ! » Ses disciples lui demandaient ce que signifiait cette parabole. Il leur déclara : « À vous il est donné de connaître les mystères du royaume de Dieu, mais les autres n’ont que les paraboles. Ainsi, comme il est écrit : Ils regardent sans regarder, ils entendent sans comprendre.
Voici ce que signifie la parabole. La semence, c’est la parole de Dieu. Il y a ceux qui sont au bord du chemin : ceux-là ont entendu ; puis le diable survient et il enlève de leur cœur la Parole, pour les empêcher de croire et d’être sauvés. Il y a ceux qui sont dans les pierres : lorsqu’ils entendent, ils accueillent la Parole avec joie ; mais ils n’ont pas de racines, ils croient pour un moment et, au moment de l’épreuve, ils abandonnent. Ce qui est tombé dans les ronces, ce sont les gens qui ont entendu, mais qui sont étouffés, chemin faisant, par les soucis, la richesse et les plaisirs de la vie, et ne parviennent pas à maturité. Et ce qui est tombé dans la bonne terre, ce sont les gens qui ont entendu la Parole dans un cœur bon et généreux, qui la retiennent et portent du fruit par leur persévérance. »
Prière
Seigneur Jésus, ce matin, je veux me mettre à ton école. Tu es le divin maître, toi qui enseignes aux hommes l’amour infini du Père envers nous. Je veux profiter de ce moment de prière pour me mêler au groupe des disciples qui te demandent humblement l’explication de la parabole du semeur.
Demande
Seigneur Jésus, donne-moi la grâce d’accueillir ta Parole d’un cœur bon et généreux !
Réflexion
- Je peux remercier les disciples d’avoir osé dire à Jésus qu’ils ne comprenaient pas la parabole du semeur. Grâce à leur aveu d’ignorance, j’ai droit à l’explication de cette parabole de la part du Seigneur lui-même. Celui-ci dévoile que la semence est la parole de Dieu, et que les quatre endroits où le grain tombe sont quatre comportements possibles à l’égard de la Parole. C’est l’occasion pour moi d’examiner quelle est ma relation face à l’Évangile.
- Le premier type, ce sont ceux qui sont au bord du chemin. Ce sont les gens qui entrent un instant en contact avec l’Évangile, mais qui, l’instant d’après, reportent leur curiosité vers autre chose. C’est le cas des foules qui accourent au bruit des miracles, mais qui n’ont même pas le temps de croire, parce que le démon profite de leur indifférence pour les détourner tout de suite de la foi. C’est le cas d’Hérode Antipas, qui cherche à voir le Christ, mais qui ne sait pas profiter de la seule occasion qui lui est donnée. Est-ce aussi mon cas ? La Parole de Dieu n’est-elle pour moi qu’un simple objet de curiosité ?
- Le deuxième type, c’est celui qui est dans les pierres. Ici, la Parole de Dieu arrive à germer. Ce sont les gens qui croient, ceux dont le cœur est touché par l’Évangile. Ce sont les gens qui s’enthousiasment en entrevoyant l’incroyable plan d’amour de Dieu pour les hommes. Mais leur foi ne tient pas longtemps. Ils ne résistent pas à l’épreuve. Dans l’Évangile de Luc, c’est le cas des deux disciples d’Emmaüs juste avant la rencontre avec le Seigneur. C’est peut-être aussi le cas de Judas. Est-ce aussi mon cas ? Ai-je abandonné mon premier amour ? Est-ce que je me décourage ?
- Le troisième type, c’est celui qui est dans les ronces. Ici aussi, ce sont des personnes qui rencontrent vraiment le Seigneur à un moment donné, mais qui finissent par l’abandonner. Les ronces qui les étouffent sont les intérêts qui entrent en concurrence avec la vie de foi. Il faut remarquer qu’en plus de la richesse et des plaisirs, Jésus mentionne ici les soucis de la vie parmi les rivaux de la Parole. Je ne peux pas servir deux maîtres. Il faut que je choisisse ma direction : l’argent, le plaisir, mon agenda ou… l’écoute du Seigneur. Le jeune homme riche n’a pas su faire le bon choix. Marthe, la sœur de Marie de Béthanie, ne l’a pas fait du premier coup. Et moi ? Est-ce que je reste prisonnier des ronces, ou est-ce que je choisis de ne rien préférer à l’amour du Christ ?
- Finalement, le quatrième type, c’est celui de la bonne terre. C’est ici que la Parole de Dieu peut enfin s’épanouir et porter du fruit. Pour arriver à ce stade, il me faut intérioriser la Parole, la conserver dans mon cœur, comme la Très Sainte Vierge. Il me faut donc une prière régulière qui puisse nourrir ma relation intime avec le Seigneur. Et il faut aussi avoir de l’endurance, persévérer dans la prière malgré les épreuves. C’est ce qu’on fait les onze apôtres. Malgré leur faiblesse, ils ont eu l’humilité de rester fermement attachés à la Parole vivante, qui leur a dit : « Vous, vous avez tenu bon avec moi dans mes épreuves ». Seigneur, ne permets pas que je sois séparé de toi !
Dialogue avec le Christ
Seigneur, tu sais combien je désire porter du fruit ! Combien je voudrais jouir de ta présence ! Je t’en prie, fais que je puisse vraiment accueillir ta Parole ! Que je puisse dire sincèrement les mots du psaume 119 : « Quand mes oppresseurs oublient ta parole, une ardeur me consume. Ta promesse tout entière est pure, elle est aimée de ton serviteur ! »
Résolution
Aujourd’hui, je conserverai dans mon cœur une phrase de l’Évangile.
Père Benoît Terrenoir, LC
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Méditations : Regnum Christi
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