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Aujourd’hui, le Seigneur m’a envoyé

Jeudi 1er avril 2021

Jeudi Saint (messe chrismale)

Couleur liturgique : blanc

Évangile selon saint Luc 4, 16-21

En ce temps-là, Jésus vint à Nazareth, où il avait été élevé. Selon son habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. On lui remit le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit : L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, annoncer une année favorable accordée par le Seigneur. Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. Alors il se mit à leur dire : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. »

Prière

Esprit du Seigneur, vis en moi ! Qu’en moi, tu sois chez toi et que tu puisses faire comme bon te semble, surtout, que tu puisses aimer sans que je ne mette aucune barrière. Merci, Seigneur, sans cesse, tu « sors de toi-même » pour venir à moi. Tu sais si bien que, sans ton aide, je ne peux parvenir à toi.

Demande

Seigneur mon Dieu, que je vive de ton amour pour moi, pas d’une idée sur la foi, mais de ton amour qui est réel, personnel, passionné, fidèle.

Réflexion

  1. « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. »
    L’Écriture s’accomplit. Ce n’est pas comme n’importe quel autre texte. Il y a un accomplissement pour moi et en moi, parce que c’est la Parole de Dieu et donc une révélation de Dieu, de sa personne et de la relation qu’il désire avoir avec moi, de l’amour qu’il a pour moi. C’est pourquoi, c’est une Parole vivante, efficace et agissante. C’est Dieu qui m’aime et qui se communique à moi, qui veut toucher ma vie de son amour tout-puissant. 
  2. « Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres (…) »
    Ces pauvres, ce sont les « humbles » de la première lecture, ceux qui reconnaissent qu’ils ont reçu gratuitement leur être et leur existence du Seigneur et qu’ils ont besoin de lui dans leur vie. Cette « Bonne Nouvelle » c’est que le Seigneur Dieu est proche de nous, encore mieux qu’il est avec nous (cf. Ex 3, 12 ; Dt 20, 1 ; Is 8, 10, etc.), que le temps est venu où il va accomplir les promesses qu’il nous a faites – parmi lesquelles se trouve la promesse de la libération de son peuple. 
  3. « Il m’a envoyé […] annoncer aux captifs leur libération, […] remettre en liberté les opprimés. »
    Qui sont ces captifs, ces opprimés ? Jésus ne parle pas des prisonniers aux mains de l’envahisseur de l’époque, les Romains, mais d’une captivité pire encore : être soi-même prisonnier du péché, du mensonge et ne pas pouvoir s’en sortir seul. Nous avons tous fait cette expérience : « Je ne fais pas le bien que je voudrais, mais je commets le mal que je ne voudrais pas. » (Rm 7, 19)
    Eh bien Jésus vient nous annoncer et réaliser cette délivrance intérieure pour que nous puissions marcher dans les voies du Seigneur, selon son projet d’amour rédempteur. Oui, seulement si nous sommes libres du mensonge et de la suspicion, nous pourrons recevoir l’amour que Dieu, notre Père, a pour nous, et alors seulement nous pourrons répondre à ce don de Dieu avec amour, par le don de nous-mêmes. N’avons-nous pas fait cette expérience ? Lorsque nous n’allons pas bien, un geste de tendresse est bien plus efficace qu’une critique amère. Je me sens libre d’agir, de vivre, quand je me sais et me sens aimé et accueilli inconditionnellement par ceux qui m’entourent. C’est ainsi que fait Jésus, « lui qui nous aime » (deuxième lecture).
    « Il m’a envoyé […] annoncer […] aux aveugles qu’ils retrouveront la vue. » Dans différents passages, les Évangiles nous racontent comment des aveugles ont été guéris par le Christ (cf. Mc 8, 22-26 ; 10, 46-52 ; Mt 9, 27-31 ; Jn 9). Ces guérisons révèlent cependant un autre type d’aveuglement, pire que la cécité physique : l’aveuglement intérieur.
    Ne dit-on pas : « Il n’est pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir » ? Jésus vient donner la foi en lui-même pour le voir, pour reconnaître qu’il est Dieu, Dieu-avec-nous. Cette phrase, la promesse de la guérison des aveugles, n’est pas dans la prophétie d’Isaïe (cf. première lecture). Le Messie était annoncé mais il n’était pas encore arrivé. Mais « aujourd’hui » il est là et il nous révèle le Père, il est le visage du Père. Il nous révèle qui nous sommes, enfants aimés du Père, et pourquoi nous sommes là.

Dialogue avec le Christ

Jésus, Dieu fait homme, « C’est par ta grâce que je peux m’approcher de toi. C’est par ta grâce que je suis racheté. Tu fais de moi une nouvelle création. De la mort tu m’as sauvé par ta Résurrection. » (C’est par ta grâce, Paroles et musique de l’Emmanuel).

Résolution

Prendre un moment aujourd’hui pour réfléchir, prier, méditer, contempler : comment Jésus nous aime-t-il, comment nous montre-t-il qu’il nous aime et jusqu’où son amour va-t-il pour nous ? (cf. Jn 13, 1) Si c’est possible, prendre ce moment devant Jésus-Eucharistie.

Anne-Marie Terrenoir, consacrée de Regnum Christi

Méditations : Regnum Christi
Texte de l’Évangile et informations liturgiques : © AELF – Paris – Tous droits réservés