« La Nouvelle Evangélisation, pourquoi ? »

Témoignage de Véronique Chevrier consacrée du mouvement Regnum Christi

Notre cœur d’apôtres nous incite à ne pas rester les bras croisés devant la tendance à la sécularisation. Le Pape ne vient-il pas de créer un nouveau dicastère pour la Nouvelle Évangélisation ? Cette action manifeste l’urgence du travail qu’il reste à faire : par les prêtres, mais aussi, et surtout, par les laïcs, puisque la diminution du nombre de personnes consacrées ne leur permet pas de faire beaucoup plus que l’essentiel.
Pourquoi les consacrées du Regnum Christi n’évangélisons-nous pas seulement là où nous habitons, tout simplement? Les raisons sont trop nombreuses et trop variées pour y répondre en un seul mot. Combien de raisons tellement profondes !
Et comment y répondre en une seule page? Essayons tout de même.
Tout d’abord, parce que nous ne voulons pas rester indifférentes devant les questions des autres alors que le « Christ … manifeste pleinement l’homme à lui-même… » (GS 22). Un grand nombre d’hommes et de femmes cherchent la réponse à leur vie dans l’estime de soi, ou bien la cherchent par la compréhension mutuelle… Ils ont besoin d’une espérance qui dépassera tous leurs petits espoirs trop souvent déçus… Ils savent que leur savoir s’amplifie, mais ont parfois l’impression de ne rien savoir d’important. Alors, pouvons-nous rester les bras croisés, nous qui avons reçu l’immense faveur de pouvoir connaître Dieu (s’il est permis de parler ainsi !), nous qui avons reçu le don incalculable de la prière, d’écouter et de à Dieu ? Nous qui connaissons mieux notre place et notre chemin sur cette terre par don venu d’en haut, pouvons-nous laisser les autres errer sur d’autres chemins incertains ?
Un sondage publié par le Parisien et les parcours Alpha le 6 février dernier, rapporte que 50 % des Français ne savent pas à qui poser des questions sur Dieu. Et si c’était nos proches ? Et si c’était vous même ? Oserons-nous tendre la main? J’ai encore au fond du cœur les mots qu’une personne m’écrivait l’an dernier :
« Voulez-vous s’il vous plaît nourrir spirituellement nos enfants ? »
Ensuite, il y a une deuxième raison qui s’impose de plus en plus à nous au fur et à mesure que la prière remplit notre vie : celle d’un amour croissant envers ce Dieu qui nous a appelées à sortir du néant, qui nous a appelées à la vie, à l’amour, à la joie éternelle avec Lui, qui a tant souffert pour nous offrir cette chance, et qui nous invite à « aller dans le monde entier et proclamer cette Bonne Nouvelle ».
Le « monde entier », c’est chez soi, c’est Paris, mais ce sont aussi d’autres villes où il y a moins de propositions d’activités spirituelles! C’est le Christ qui nous invite; c’est Lui qui nous enverra son Esprit, nous guidera et nous donnera courage. L’expérience le confirme.
On pourrait encore évoquer bien d’autres motifs! Mais avons-nous besoin de mille raisons pour nous mettre au travail ? Dieu et nos frères; voilà ce qui nous pousse à parcourir tant de kilomètres et ce qui, au fil des siècles, a poussé tant d’autres chrétiens vers maintes aventures pour l’Évangile. Que Dieu nous accorde la grâce d’un feu intérieur prudent, oui, mais inextinguible.
Véronique Chevrier